Big Maq

Y en qui bossent chez Chanel, d'autres au musée du Louvre et qui ne sont rien (terme du moment), enfin, rien de plus que l'ordinaire, des gens comme vous et moi quoi. Moi j'ai travaillé quelques années sur des tournages en tous genres et celui ci fût quasiment le dernier avant une réorientation vers le sud.
Sur ce tournage, ce qui m'a changé, c'est la production, Gaumont, énorme en France, un salaire correct (pour une fois) les heures sup de payée (la seule fois) autant de gens sympa que de cons qu'ailleurs mais y régnait une mauvaise ambiance un truc de malade. Pas que ce soit la joie dans les productions moyennes mais les tournages sont des périodes très éprouvantes où les désaccords n'ont pas leur place si on veut aller au bout.
Dans ce bordel plein de fric, tu croises tous les noms de techniciens que t'as déjà entendu dans le milieu pour chaque poste, et à vrai dire, sans être mes potes, ce sont pour la plupart des gens normaux, expérimentés et sympa. Puis, il y a des vedettes, des vedettes en devenir, des gens de la télé, mais les acteurs/trices, c'est une race à part, le plus souvent, quelque puissent être leurs caractères, ils ont ce besoin énorme de se sentir aimé et se conduisent bizarrement avec l'ensemble du personnel genre je suis sympa, mais c'est pas très naturel.
Et puis, il y a Jean Réno. le mec qui n'a que d'égal, Taciturnus
C'est simple, le mec, il est jamais sympa, jamais un sourire, il dit jamais bonjour, il arrive au dernier moment, il râle tout le temps que c'est trop long, il part toujours le premier, y a son verre à 1 mètre de lui, il faut que ce soit quelqu'un qui lui apporte. Si t'es pas un ponte du cinéma, il ne te calcule même pas, ce qui est pour le mieux car tout ce qu'il touche devient désagréable, à commencer par son chauffeur, une espèce de singe mime.
On ne peut qu'en déduire qu' il est un très mauvais acteur qui d'ailleurs n'incarne systématiquement que des sales cons car il n'a pas besoin de forcer son talent.
Ce qui est malheureux avec un mec comme ça, c'est qu'il a toujours raison. Si le réalisateur n'est pas trop opiniâtre, il va laisser faire le mec tout vert. Après, il s'agit quand même d'une grosse prod, qui a son mot à dire, les vieux de la vieille vont veiller au grain technique et narratif et on va obtenir un plat au goût de conservateur Gaumont à la gloire de Jean Reno, des longueurs en bouche de déjà vu rance, quelques passages franchement gâtés et une morale à délester au sous sol du restaurant.
Peut être que Michael Youn sauve quelque chose grâce à une certaine candeur artistique décelable lors du tournage en restant humble et affable, mais il reste un faire valoir du mépris de Jean Reno envers toute l'histoire du cinéma français.
Pour le coup, la prod nous a invité au resto à la fin et elle ne s'est pas foutu de nous.
De vous? Je ne sais pas.