Tu n'as pas besoin de courir le monde après ton destin comme un cheval sauvage!
ça, c'est ce que j'aurai entendu si j'avais choisi de revoir Dirty Dancing. Allez savoir pourquoi je pensais à cette réplique, parce qu'on est ici loin de courir le monde, loin de courir tout court d'ailleurs.
Qu'on soit bien clair, j'adore Andrew McCarthy (qui, ici, a vu autant de films de sa période 80s?) et Molly Ringwald, et ils forment un duo tout à fait charmant. L'air naïf et rêveur des personnages joués par McCarthy est toujours sympa à retrouver dans une comédie romantique, dont il a incarné le héros à de nombreuses reprises et avec talent. Mais force est d'avouer que le talent des deux acteurs ne suffit pas.
Le film dure trop longtemps, alors qu'on est seulement à un peu plus d'une heure quarante. A partir de là, c'est bien qu'il y a un problème.
Ayant de fortes difficultés à investir le spectateur dans l'histoire qui nous est conté, le film prend beaucoup trop de temps, tout traine en longueur, alors que le scénario pouvait être traité simplement et avec plus de brio.
L'autre solution, qui aurait correspondu avec la musique lancinante et mélancolique qui sert de BO, c'eut été d'en faire un film aux accents très nostalgiques, encore plus romantique. Mais il aurait fallu pour ça une patte, quelque chose qui rend cette atmosphère si unique. St Elmo's fire par exemple, avait de nombreuses scènes sous la neige. Ici, on a le droit qu'à la grisaille. Même les soirées sont un peu triste. Avoir la même colorimétrie que la première saison d'inspecteur Barnaby n'est pas forcément une qualité.
Bref, on croirait que j'ai détesté le film, c'est faux. L'errance du héros névrosé comme McCarthy sait si bien les interpréter reste intéressante à suivre, bien que le personnage manque un peu d'écriture. On reconnait avec plaisir Ben Stiller et Viggo Mortensen; l'apparition de ce dernier est d'ailleurs un point fort de la dernière demi-heure. La reconstitution d'un milieu bourgeois et son contraste marginal n'est pas parfaite, mais l'idée est là.
En fait, le film pouvait être mieux, sans pour autant abandonner son scénario de départ. Il aurait juste fallu ou moins de léthargie et une BO punchy avec du rock fm propre aux teen movies des années 80, ou bien plus de rêvasserie et de mélancolie, avec un caractère plus affirmé. Là, le film déroule sa partition avec une mise en scène au cadrage bien foutu, mais le manque de rythme est hélas criant. A osciller entre la légèreté et le drame, Comme un cheval fou reste coincé le cul entre deux chaises, ce qui explique peut-être pourquoi le film bouge si peu.