« Comment ça va » fait partie des films de la période militante chez Godard, j’avoue avoir visionné ça non sans un certain amusement, mais aussi une certaine surprise, assez agréable pour tout dire. Ce n’est pas comme si notre Jean-Luc préféré n’avait pas d’idées intéressantes à nous proposer, au-delà même de son biais gauchiste.
Le film est 100 % Godardien dans sa construction et dans son langage, avec l’avantage d’être parfaitement claire et limpide dans son propos (ce qui n’est pas toujours le cas de ses films). Ici, on comprend aisément la réflexion soumise et le développement.
En somme, c’est une pensée sur la communication médiatique du réel, chez un journaliste - communiste et syndicaliste, cherchant à retranscrire par le texte et l’image – au mieux – les éventements du Portugal et accessoirement de l’Espagne de cette époque (Franquisme et Salazarisme). Il y a cette idée de l’actif (le prolétaire) et le passif (le journaliste/militant/communiquant), le pont entre les deux, comment penser la communication entre ces deux sphères. Un esprit très situationniste se dégage de ce petit film, qui refoule vraiment son époque.
C’est assez drôle à regarder, même si, honnêtement, le film d’une durée d’1 h 15 pourrait se résumer en un court de 20 minutes. Mais – en soi – c’est une bobine intéressante qui parle d’un sujet encore très actuel. Godard explore une thématique qui, finalement, lui sera chère toute sa vie : la communication par l’image, le son et le texte. D’un point de vue du langage Godardien, c’est une réussite en tout cas, reste à savoir si on a l’envie de se taper un film situationniste et maoïste des années 70...