From Paris with love
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C'est la seconde fois que je visionne ce film. La fois première, je n'avais même pas pu aller au bout tant la voix du narrateur et les personnages m'avaient agacé. Paul surtout, trop verbeux pour dire si peu, trop pédant et égocentrique, et puis ce petit monde parisien de gauche bourgeoise, trop érudit pour être heureux.
Après ce second visionnage, le film conserve bel et bien ce côté, mais c'est voulu, c'est exactement ce que cherche à montrer Desplechin, la vie d'un thésard bavard qui s'ennuie, qui ne trouve pas sa place, parmi les gens, avec les femmes et même parmi ses amis. Paul cherche un sens sans jamais en trouver, il entretient des relations amoureuses pour lesquelles il se lasse ou bien se morfond devant celles qui lui sont inaccessibles, il aime ses amis autant qu'il les méprise ou les trompe. Cependant, il semble se complaire dans cette profonde solitude, comme si tout ce qui se jouait était extérieur à sa volonté.
Or si le film fait cela très bien, il a largement plus à proposer et c'est en cela qu'il est brillant puisqu'il devient universel. J'avais négligé cette peinture méticuleuse des relations humaines et amoureuses, cette confrontation des caractères et des sexes. Il faut dire que commencer l'oeuvre de Desplechin par ce film est peut-être, voire sûrement, une erreur tant les personnages sont riches et complexes, à en devenir, il est vrai, parfois légèrement agaçants.
Il est alors préférable de commencer par Trois souvenirs de ma jeunesse. Bien qu'il soit sorti plusieurs années après, il est un peu plus léger (quoique), plus facile d'accès aussi car moins cérébral, mais surtout car il constitue un excellent prélude à l'histoire que l'on s'apprête à suivre ici. On pardonnera ainsi volontiers à Desplechin les quelques longueurs de ce fillm-ci, tant il est généreux et nous livre une oeuvre aux antipodes du manichéisme. Un film sur la vie, l'amitié et l'amour, leur beauté commune, leur absurdité et leur fin inéluctable.
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Créée
le 15 déc. 2020
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