En Corée du nord, les enfants grandissent entassés dans des prisons mixtes, sombres et insalubres. Ils n’en sortent que pour remplacer leur papa décédé et accessoirement traître à la nation (comment pourrait-il en être autrement ?). C’est ainsi que le héros tout juste pubère de notre film devient espion et très sportif. Pas n’importe quel espion toutefois, un espion aussi bourné que Jason, aussi impassible que Walker Texas ranger, aussi redoutable qu’une arête dans un poisson pané. Et pianiste à ses heures perdues. Ses seuls défauts sont une coupe au bol ratée et des sourcils transgéniques. Ce qui ne l’empêche d’ailleurs pas de séduire la voisine brimée, et pourtant jolie, qu’on lui a attribué dans le lycée du sud ou il s’est infiltré. Le jeune espion n’a qu’un seul espoir : sauver sa petite sœur restée dans le nord (dans une prison mixte, sombre et insalubre donc). Ce qu’on lui a promis une fois quelques missions délicates effectuées.
Film d’action plus que d’espionnage, The commitment excelle dans les séquences de combats mais peine à convaincre dans la mise en place d’une intrigue dont l’objectif est de valoriser cette grande nouille musclée qu’est T.O.P (de son vrai nom Choi Seung-Hyun), rappeur de boy’s band de son état et star incontournable en Corée. Le film alterne donc entre le teen movie le plus banal qui soit (incluant bluette et mystérieux chevalier servant) et le thriller nerveux et très efficace (incluant gunfight et mystérieux agent doué). Le mélange n’est pas très digeste mais se laisse regarder sans déplaisir grâce à un rythme sans temps mort et à une mise en scène parfaitement maîtrisée.
Pourquoi regarder : parce que n’importe quel thriller coréen sera toujours préférable à tout les Julie Lescaut.
Pourquoi ne pas regarder : parce que vous êtes fan de Véronique Genest.