Company par renardquif

-Une comédie dramatique (quoique ce ne soit pas vraiment ça mais enfin bon) de Robert Altman, datée de 2003. Si on m'avait dit que j'aimerais un film sur la danse classique où on voit des gens hommes et femmes en justaucorps entrain de faire des gestes gracieux, j'aurais dit oui non, je ne crois pas non, avec une espèce d'orgueil dédaigneux et bien bien sûr de mon fait, mais ça c'était avant que le génie d'Altman ne passe par là ! Quelqu'un ici sur SC a écrit que ce film est l'anti-Black Swan, eh bien, c'est exactement ça c'est visé dans le mille : Ce n'est pas une sublimation de la danse, mais plutôt l'humain qui se cache derrière la danse, explications :

-Dans Gosford, Altman montrait une société d'aristocrates et leurs coulisses, dans Doctor T il montrait une société de la haute bourgeoisie et leurs coulisses, dans ce Company il montre une société d'artistes (danseurs) et leurs coulisses. La coulisse intéresse Altman disons, ce qui ce cache derrière la beauté apparente, et là le cinéaste nous montre des disputes puériles, des luttes d'orgueil entre les chorégraphes et les danseurs, des petits drames, en formes de blessure physique par exemple, les mauvais côtés qui se cachent, une scène par exemple : Le père d'un danseur vient voir le directeur de la compagnie de danse pendant un dîner, le directeur répond : "excusez-moi mais si vous voulez me parler il faut appeler ma secrétaire et prendre rendez-vous, je ne parle pas comme ça avec les gens." Puis, le père, décontenancé, s'en va, et le directeur dit alors à quelqu'un à côté de lui : "Ah là là, ces gens, ils sont tellement barbares et impolis !!!" Sans, évidemment, s'apercevoir que c'est lui qui est barbare et impoli de répondre de la sorte.

-Ceci dit, Altman ne montre pas que le mauvais côté, il n'est pas un impérialiste, il prend aussi le temps de rendre hommage au bon côté de ce qu'il filme, la beauté plastique des spectacles qu'il prend vraiment et sincèrement le temps de filmer et de bien filmer ! Donc, qui dit bons et mauvais côtés, dit contrastes, et dit cinéma.