En recréant un univers sombre et pesant à la Mad Max avec très peu de moyens, Julio Hernández Cordón parvient à exprimer avec efficacité l’horrible oppression des narcotrafiquants sur la population mexicaine. Le monde créé par Julio Hernández Cordón est fort, sombre, oppressant mais heureusement parsemé de quelques fulgurances oniriques bienvenues qui viennent illuminer le récit et permettent aux spectateurs de respirer. Cette dystopie est subtile dans le portrait des personnages qu’elle dépeint pour ne pas tomber dans le manichéisme crasse. Le père a beau être courageux et faire tout son possible pour sa fille, il ne reste pas moins complice du système et lui-même toxicomane. Seul le personnage de Huck, référence au chef-d’œuvre de la littérature américaine Huckleberry Finn, apporte un peu d’espoir dans cet univers.
Si la fable et les symboles fonctionnent, on ne peut pas en dire autant du récit qui repose souvent sur des décisions peu rationnelles de ses personnages. Du coup, on a de la peine à cerner les motivations de ces protagonistes et à s’intéresser pleinement à leur histoire. Cette confusion scénaristique empêche Cómprame un revólver de s’affranchir du statut de bonne série B.