"Crom se moque de tes Quatre Vents ! Il rit du haut de sa montagne."
Depuis, bien des films d'Héroic Fantasy sont nés, adaptations plus ou moins réussies, chefs d'oeuvres et daubes diverses. Certaines ont beaucoup marqué les esprits allant jusqu'à offrir enfin une place reconnue et appréciée au genre dans le monde cinématographique, mais Conan Le Barbare reste malgré les dires celui qui semble perdurer le plus dans le temps, par son univers "dark fantasy" très sombre et crasseux si proche des récits cruels, bestiaux, mystérieux et fascinants de Howard, où le légendaire cimmérien campe le barbare ultime, aussi puissant qu'agile, tant animal que cultivé, ne rechignant pas à une petite discussion métaphysique et théologique autour d'une bonne pièce de viande, mais n'accordant une foi réelle qu'en ce que sa lame peut pourfendre.
Mettant en scène un trio de personnages principaux merveilleux dont un Conan insurclassable incarné par un Schwarzenegger semblant prédestiné pour le rôle, qui se dresse devant la face sombre emblématique et magistrale de charisme et de présence : Thulsa Doom, campée par James Earl Jones, juste parfait.
Certains disent que le film a vieilli, que les combats ont souffert du temps. J'ai envie de répondre pas plus que de grands Péplums tels que Ben-Hur ou Spartacus auxquels je n'hésite pas une seconde à comparer l'oeuvre de John Milius qui en possède tout le charme et la brutalité.
A cela, il est bon (indispensable) de préciser un nom : Basil Poledouris, qui signe pour ce film la plus belle BO de l'histoire du cinéma. Quand on écoute certaines de ses pistes ("Anvil of Crom", "Riddle of Steel/Riders of Doom", "Battle of the Mounds"...) on se dit que Conan aurait fait l'aller et retour pour la Montagne du Destin en 2 jours, jeté l'anneau avec dédain et ronchonné à son retour dans un murmure sarcastique de ne pas avoir eu plus de têtes à fracasser. Par Crom !