Suite à la sortie du dernier Conan version 2011, j'ai revu une nouvelle fois celui de John Milius avec Schwarzenegger. Il reste pour moi une référence du genre. Il faut dire que dans les années 80 il n'y avait pas pléthore de films d'héroic fantasy. Plusieurs films de ce genre ont suivi Conan dont beaucoup de nanars.
Mais Conan a quelque chose de plus, quelque chose que la dernière version ne possède pas. Il a une âme.
Il n'est certes pas exempt de défauts et a quelque peu vieilli. Schwarzenegger n'est pas le meilleur acteur du monde ni le plus doué au combat à l'arme blanche. Le film connait quelques longueurs et certains costumes font très années 70. Le scénario reste assez simple, la vengeance étant un ressort ultra classique.
Mais la musique grandiose accompagne les scènes clefs du film et porte un souffle épique sur l'histoire. La voix du chroniqueur intervient quand il le faut pour donner une dimension mythologique au récit. Les personnages ne se perdent pas en verbiage inutile pour occuper le temps. De nombreuses scènes se passent d'ailleurs très bien de dialogues et sont justes soulignées par la musique, la scène d'amour entre Valéria et Conan en est un parfait exemple. Thulsa Doom n'a pas besoin d'effets pyrotechniques pour impressionner, l'acteur dégage une aura magnétique qui hypnotise. Le bûcher funéraire de Valéria est un intense moment d'émotion avec juste ce qu'il faut de phrases fortes pour rendre cet instant habité par la grâce.
La magie d'un film ne se décrète pas, elle est présente ou pas. A mon avis, elle est bien présente dans cette œuvre. Et le talent du réalisateur n'y est certainement pas pour rien.