Par son côté intransigeant et fortement dénonciateur, Confession d'un commissaire de police au procureur de la république s'inscrit avec aplomb dans cette tendance à la critique sociale et politique qui s'installait en salle dès les années 1967-1968 en Italie. Avec son film, Damiani se place en bonne position dans ce mouvement dénonciateur en proposant un polar ultra réaliste où les enjeux semblent si palpables qu'on ne peut qu'être pris de passion pour l'histoire qui nous est racontée.

Confession ... est passionnant de bout en bout, et c'est avant tout grâce au réel talent du réalisateur en matière d'écriture. Chaque personnage est à sa place, très fouillé d'un point de vue psychologique et surtout utile à l'avancement du script. Ce dernier est très précis, d'une limpidité cristalline qui séduira le plus grand nombre. Pour faire vivre cette histoire trépidante, les comédiens sont finement choisis; Nero est parfait dans son rôle de chevalier incorruptible au service de la justice tandis que Martin Balsam impressionne en commissaire acculé dont les solutions commencent à manquer. Toutes ces qualités associées à des dialogues très subtiles font du film une véritable oeuvre coup de poing.

Pour ne rien gâcher, Damiani soigne autant son cadre que ses punchline. Il propulse avec beaucoup d'aisance sa caméra au coeur de l'action et s'il opte pour une mise en scène quelque peu retenue, c'est pour donner plus de percussion à son message. Le contraste qu'il met en scène en alternant longues scènes dialoguées, nécessaires à l'intrigue, et séquences de violence abrupte, lui fait prendre la parole avec fougue.

Les quelques mises à mort dont est paré confession.. sont implacables et nous scotchent littéralement au siège. Impossible de rester impassible devant cette maîtrise toute en sobriété dont fait preuve le cinéaste. Le bougre sait également s'entourer, en témoigne tout le travail sur les ambiances sonores qui appuie avec délicatesse les séquences clé, ainsi que le chouette boulot qui a été fait en matière de montage. On peut d'ailleurs entendre Antonio Siciliano témoigner de sa collaboration avec Damiani. Selon ses dires, le réalisateur avait prévu deux fins, chacune en faveur des deux camps qui se livrent bataille, mais il choisira celle proposée par son monteur, plus ouverte qui colle bien, à mon sens, avec le propos du film.

Une découverte qui m'a vraiment figé dans mon canapé et ravive furieusement mon intérêt pour le cinéma italien de cette période. A noter que SNC ne propose pas beaucoup de bonus dans sa jolie édition DVD (l'image est très belle) mais a le mérite de nous offrir quelques témoignages sympas sur le boulot de Damiani, ainsi qu'un texte intéressant sur les différentes personnalités qui ont bossé sur le film. J'en sors avec une petite liste de films à découvrir et une forte envie de me pencher plus sérieusement sur la filmo du cinéaste.
oso
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le 19 mai 2014

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