28 Bâillements Plus Tard

Lorsqu'on veut réaliser un film fauché dans un unique décor, avec un nombre réduit de personnages, il convient de s'assurer d'avoir plusieurs choses sous la main:
-une bonne idée ou un concept de base malin et original justifiant la situation de huis clos.
-un bon scénario et des dialogues correctement écrits.
-des acteurs suffisamment doués et charismatiques, capables de retenir l'attention du spectateur par la seule force de leur jeu.

Containment a malheureusement fait l'impasse sur ces ingrédients essentiels et ça se ressent. On s'emmerde fermement. Le groupe de survivants enfermés chez eux par des hommes en combinaisons oranges qui tentent de contenir la propagation d'un mystérieux virus mortel n'est absolument pas attachant, et c'est hautement problématique puisque nous ne verrons qu'eux pendant toute la durée du métrage. Personnalités caricaturales, dialogues insipides, comportements révoltants de débilité, acteurs qui surjouent de toutes leurs forces, rien ne vient sauver nos protagonistes de la nullité contagieuse.

La réalisation est correcte mais constamment desservie par les limites d'une histoire qui s'étire en longueur et pue le déjà vu en mieux, un rythme mou, et surtout un suspens inexistant. On ne ressent jamais de réelle menace, la faute à la brochette de personnages si insupportables et creux qu'on finit par souhaiter leur mort, pas vraiment aidés il est vrai par un scénario qui ne sait sûrement pas lui même de quoi il retourne réellement et tente de dissimuler son inconsistance sous un voile de mystère foireux et de non dits pour faire comme s'il avait encore des cordes à son arc. La fin, abrupte au possible, ne résout aucune intrigue et pourrait laisser la tête pleine de questions si toutefois on en avait eu quelque-chose à cirer.

Aucune fulgurance ne viendra sauver l'affaire et une fois le film terminé, aucun plan, aucune séquence, aucune image, pas même une musique ou une réplique ne demeurera imprimée dans la mémoire du spectateur blousé. Tout juste l'impression d'avoir subi la vision d'une chose terne, moche, ennuyeuse et vaine pendant 1h20. Une chose qui n'est ni un film de SF, ni un film d'horreur, ni un thriller, juste un film qui brasse de l'air (contaminé ou pas, à vrai dire on s'en tamponne sévère) et nous fait perdre un temps précieux, malgré sa courte durée.
Protégez vous, évitez tout contact avec l'ennui et la platitude et laissez ce Containment hermétiquement emballé dans son enveloppe de cellophane.