La vie n’est pas (toujours) un conte de fées…
Voici un très beau film de fin d’études d’une élève de l’école de la poudrière, qui fait référence aux « rest and recreation sites »mis en place par la Corée du Sud pour permettre aux soldats américains basés dans le pays d’assouvir leurs besoins sexuels… Pour dire les choses de façon abrupte, l’histoire se passe dans un bordel pour soldats américains où ces derniers consomment de l’alcool et de la femme… La tenancière a une fille, peu subtilement nommée Nana, référence au grand Zola oblige.
Le film est centré sur la petite, qui n’arrive pas à s’endormir à cause du bruit, alors sa mère lui conte une histoire, pour l’aider à s’évader… Mais le rêve est impossible, la réalité resurgit régulièrement, pas moyen de s’échapper. Tout compte fait, l’enfance est anéantie, c’est la fin de l’innocence. Décidemment, elle ne parviendra pas à fuir la réalité, ce cauchemar bien réel. Alors, quand la petite essaie de mettre ses pieds dans des chaussures de grande, son destin semble scellé…
Mais ce qui fait la force de ce film, c’est d’abord sa beauté, la force de ses couleurs chatoyantes et de ses esquisses ondoyantes, qui contrastent avec la tristesse de la situation présentée. Car au milieu des années 1990, il y avait encore près de 30 000 prostituées coréennes et étrangères au service de 43 000 soldats américains. Non, décidemment, la vie n’est pas qu’un conte de fées.