Huis-clos dans les arcanes du Shinsen-gumi vu à travers l'expérience d'une jeune recrue (la star du jidai-geki Hashizō Ōkawa) qui découvre derrière l'apparence d'un cadre très strict (la moindre entorse au code d'honneur de la milice est punie de mort) de lourds secrets que veulent dissimuler ses cadres. Nous sommes dans les toutes dernières années du shogunat (bakumatsu) et des factions pro-impériales cherchent à renverser le pouvoir. Dans ce contexte de troubles, le Shinsen-gumi représente le dernier carré de fidèles du régime des Tokugawa. C'est donc une cible de choix pour les partisans d'un Japon moderne et réformateur.
Katō restitue habilement l'ambiance paranoïaque de ce corps d'élite qui luttait autant contre ses adversaires politiques que contre ses propres membres, sans cesse sous le soupçon d'agir en tant qu'espions. Le corps disposant de ses propres espions pour démasquer les agents infiltrés. Tout est plutôt bien mis en scène de ce point de vue là, avec un rebondissement à la clé. En revanche, on pourra reprocher le format narratif un peu trop elliptique, pour une fois nous avons un film d'1h30 qui aurait peut-être mérité une demie heure d'allonge.
Du côté de sa place dans l'histoire du cinéma japonais, nous sommes en 1964 et il s'agit d'une année noire pour les studios qui peinent à remplir les salles devant la déferlante de la télévision qui envahit les foyers. Le genre historique jidai-geki est à bout de souffle, tout comme les réalisateurs qui s'entêtent à tourner en noir et blanc, et ce n'est pas la présence ici de vedettes comme Ōkawa et Sumiko Fuji qui sauveront le box-office. D'ailleurs, à la même période, la Toei effectue la bascule vers le genre qui sera sa marque de fabrique au cours des dix prochaines années : les films de yakuzas.