T'es jeune, t'as des idées... Mais ça suffit pas.
Il faut bien l'admettre, le synopsis de Contracted est assez "alléchant" (piètre choix de mots pour paraphraser le Joker) sur le papier.
L'histoire d'une jeune fille qui va connaitre, suite à un rapport sexuel sans protection mais également non désiré une véritable déchéance physique et psychologique. Ce résumé nous donne la garantie qu'on allait avoir droit à des trucs dégueu' à foison mais également une véritable descente aux enfers sociale qui isolerait cette pauvre fille du reste du monde et accentuerait donc encore plus son désarroi vis-à-vis de cet étrange mal qui la ronge.
Ce qui est à la fois cool et triste, c'est que tous les éléments que je viens de citer, ils sont bien présents dans le film, aucun doute là-dessus.
Malheureusement, n'importe qui ayant vu l'une des affiches qui montre Samantha au visage complètement ravagé par cet étrange virus et connaissant le synopsis du film a vu... Quasiment tout le film.
Le réalisateur Eric England n'arrive pas une seule fois à surprendre son spectateur, ce qui est assez emmerdant pour un film qui joue davantage sur l'ambiance que sur l'horreur/gore à proprement parler.
Pour donner un exemple, on doit se farcir une dizaine de minutes plus où moins là pour présenter le personnage principal via des dialogues d'une insipidité assez confondante. Des scènes d'expositions un brin moisies devenues malheureusement monnaie courante dans ce genre.
Suite à cette contamination liée vraisemblablement à l'introduction du film plus que vague, on entre dans la deuxième partie du pitch qui nous occupera pendant quasiment tout le reste du film, à savoir le corps de plus en plus mortifié de Samantha. Ces passages sont plutôt bien gérés, on se demande à chaque nouvelle découverte horrifique du personnage jusqu'où ira la décrépitude physique mais cela ne suffit pas à réellement retenir l'attention à cause principalement de la linéarité dont fait preuve la narration. L'actrice principale convainc mais se retrouve bien seule face au peu de consistances des autres protagonistes, à commencer par sa mère totalement à l'ouest du début à la fin.
La fin est astucieuse dans l'esprit mais prévisible suite à une certaine transformation qui m'a tout de suite fait tilté.
Au moins, Contracted réussit parfaitement à exploiter au maximum son pitch et ne déçoit pas de ce côté-là. C'est une bonne chose mais personnellement, quand je regarde un film de ce style, je m'attends également à me prendre dans la tronche des idées narratives et visuelles toutes plus spéciales les unes que les autres mais le film se contente de rester bien sagement dans les limites établies par son histoire initiale, tel un élève studieux n'osant pas s'aventurer en dehors des clous par peur des critiques...