Magnifique chronique de Nikita qui saisit parfaitement l'âme du film. Les tenues de Vanilla Ice défient l'entendement et entrainent chez le spectateur un larmoiement de guimauve multicolore fluo. Un style vestimentaire qui ne l'empêche de ressembler par moments à une pâle copie de Duke Nukem, version cœur d'artichaut. La rébellion de V. Ice consiste en effet à prôner l'amour unique, le respect des autres et la bonne entente avec les enfants (qui se mettent alors à faire des doigts d'honneur au louseur du film, certes). Parlons-en d'ailleurs du louseur, petit-ami officiel de la cible affective du bloc de glace et gros abruti de première malgré sa tronche de jeune intello : lorsqu'il est émoustillé, monsieur n'est pas loin de violer sa dame, l'insulte puis a la bonté de lui pardonner son attitude. Et quand il repère un concurrent, il sort la batte de base-ball pour aller ruiner sa moto !
Sinon, le film parle de rien et se remplit désespérément de séquences vidéo-clip "we need a montage", montrant par exemple Vanilla Ice chahuter dans les charpentes d'une maison en construction avant de mettre son cœur à nu en livrant sa philosophie de vie, le tout sur fond d'infâme soupe musicale (le rappeur vedette ne donne de sa personne que lors des génériques de début, de fin et lors d'une séquence ridicule de freestyle dans une boum pour nerds). La fragment de scénario qui surnage de tout cela ne survit qu'au travers de quiproquos indignes (Vanilla demande son chemin aux deux méchants, le père de sa promise le voit et en conclue qu'il est de mèche avec eux, etc.).
Un point sur le doublage qui rassemble une bonne partie du casting de Dragon Ball Z (pour les amateurs) qui, ici, se contient et évite d'en faire trop (en dehors d'une réplique argotique ou deux, genre "t'es vraiment aussi croc' de cette gonz' ?"). Enfin, saluons la méthode de drague de Vanilla Ice qui s'introduit par effraction chez sa future nana pour aller s'installer dans son lit à côté d'elle (en gardant ses groles aux pieds), histoire qu'elle se réveille matin en le découvrant en train de la mater. Et vous savez quoi ? Et bah ça marche. La classe.
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19/07/23
Un revisionnage très plaisant de Cool as Ice, sorte de Vanilla Ice porn project où tout irradie la coolitude magnétique et virile : les fringues, les cheveux, les styles, les ziks, les yo à tout va, c'est une intraveineuse de 90's. Le scénario est gentiment concon avec des quiproquos au forceps, mais ça manque p'têt d'un vilain promoteur immobilier qui veut raser la maison des jeunes. Point VSS intéressant : si le petit ami de la donzelle à séduire apparait rapidement comme un mâle toxique, le contrepoint Vanilla Ice n'est pas forcément mieux malgré son style différent. Sa technique d'introduction nocturne dans ta maison pour que tu te réveilles à côté de lui dans ton propre lit est assez flippante, surtout qu'il te fait ingérer un truc à ton insu (!). Cela semble être un glaçon mais vu que son nom de rappeur n'est pas Ice Cube, je préfère imaginer que c'est un morceau de glace à la vanille (il doit toujours en avoir dans ses poches).
Beaucoup de scènes hallucinées à citer, comme lorsque Vanilla Ice et son gang réveille le night-club local avec une p'tit impro maison, ou ce jeu amoureux de loup touche-touche dans une maison en construction sur fond de montage musicale (des heures d'amusement et de rires chastes). Les plus geeks repéreront un placement produit uniquement sonore de Mario 3 et les fans de Dragon Ball, South Park et Friends seront heureux d'entendre au casting vocal Brigitte Lecordier, Patrick Borg, William Coryn et Mark Lesser.
Vanilla Ice mériterait totalement sa place en Nuit Nanarland, au risque de cramer les yeux du public avec une telle concentration de cool et de couleurs sur un seul homme, et de provoquer un enjaillement collectif avec des battles spontanées de break dans les allées du Grand Rex. Et n'oublions pas la maxime secrète du film (cachée à la fin du générique) : B kool, stay n skool !