Des choses à dire sur ce film :

Elles ont beau être courtes, les aventures de Cool Cat n’en sont pas moins sacrément épuisantes. Cool Cat Fights Coronavirus c’est une vingtaine de minutes au compteur dont 3-4 minutes de générique, noms de braves donateurs et pub pour le merchandising inclus. Cool Cat Fights Coronavirus c’est une vingtaine de minutes au compteur au cours desquelles il ne se passe absolument rien mais où tout est imprévisible. Et, pour citer Cool Cat : « Oh woooow ! ».

Pour resituer, Cool Cat est un chat anthropomorphe super cool qui carbure à un mélange de caféine, de taurine et d’herbe à chat et surtout aux bons sentiments ; il marche en sautillant, s’enthousiasme pour un rien et qui lutte contre le harcèlement et les petites brutes et clame avec insistance qu’il aime les enfants et qu’il t’aime, toi, devant ton écran. Une caricature de Bisounours toute en premier degré et terriblement malsaine née dans l’esprit hors normes de Derek Savage, un self-made man de Las Vegas d’abord à l’origine d’une série d’albums jeunesse intitulée Cool Cat dont le style n’est pas sans rappeler les BD qu’on trouvait dans ses paquets de céréales dans les années 1990.

Passé à la réalisation/production/écriture/interprétation en 2012, il développe depuis le Cool Cat cinematic universe pour le plus grand bien des têtes blondes nord américaines en manque de figures tutélaires mais néanmoins amicales et pour le plus grand plaisir des déviants dans mon genre. Non seulement, le bonhomme semble avoir deux amours dans sa vie de cinéaste : les armes à feu et le harcèlement scolaire (voire au-delà) mais il se caractérise surtout par une forme d’innocence cynique assez dingue. Daddy Derek est en effet aussi volontaire que dénué de recul ; il affiche la bonne humeur un brin forcée d’un commercial qui n’a pas encore tout à fait atteint ses objectifs du mois et l’opportunisme qui va avec, et surtout arbore en guise de ligne de vie une barre d’égo deux fois plus longue que celle de Duke Nukem.

Autant dire que le mélange est particulièrement savoureux, en témoignent les premières et dernières images de Cool Cat Fights Coronavirus qui ouvrent sur un monde autre : logo Derek Savage productions avec explosion en arrière plan pour commencer, déclinaison des produits Cool Cat à s’offrir pour terminer. Entre les deux, un feu d’artifice de naïveté (ah là là cette incrustation foireuse de journal télévisé), de mauvais goût, de masques en caoutchouc et de chansons qui mériteraient d’être interdites par la convention de Genève. Sur la question même du Covid, Daddy Derek déploie une pédagogie gnan-gnan des plus indigestes et surtout intègre à son univers un nouveau personnage, Dirty Dog, qui, il faut bien l’avouer, ne sait pas trop où il habite, à la fois convaincu que le Covid est une grosse arnaque et à la fois enclin à propager le virus tantôt en toussant sur des gosses, tantôt en l’expédiant sur Cool Cat non sans l’avoir fait muter avant...

À noter que Derek Savage verse au passage pas mal dans l’autopromo bourrine, Cool Cat rappelant dès que possible qu’il combat le harcèlement et que « les petites brutes n’ont pas d’amis et que les amis c’est cooool » et si, on avait pas compris, en remet une couche en chanson via le Cool Cat safety rap dont le refrain renvoie expressément Cool Cat saves the kids.

Derek Savage en veut et on peut pas lui enlever, il vit son projet à fond et il suffit de se pencher sur le nombre d’annonces, de spots, de posts, de réactions en tous genre et de clips qu’il décline sur tous les supports pour en être convaincu... Le pire (ou le mieux, c’est selon), c’est qu’il n’a pas fini, les dernières minutes de Cool Cat Fights Coronavirus annoncent un Cool Cat stops a school shooting à venir.

Hum... ce film ne compte assez d'ingrédients pour jouer au bingo avec une grille de 36 cases, mais voilà quand-même les 8 ingrédients repérés

Bonus

Enfant qui joue mal

Personnage > Interprétation

En fait des caisses

Réalisation

Fin > S’adresse au spectateur / à la spectatrice – Grammaire > Ralentis injustifiés et insupportables – Média > Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite

Scénario > Dialogue

À voix haute > Se parle

Thème > N’importe quoi

Carton-pâte > Tape aléatoirement sur un clavier d’ordinateur

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Attitude, remarque et/ou stéréotype sexiste

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
7

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Créée

le 29 févr. 2024

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