Le harcèlement c’est pas cool... M’voyez

Cool Cat Saves the Kids, c’est très douloureux.

Cool Cat Saves the Kids, il faut le voir.

Il faut le voir parce qu’en termes d’égotrip mâtiné de chiasse rétrograde et de grosse morale à deux balles, Cool Cat est un monument. La série des Cool Cat est l’œuvre d’un seul homme, Derek Savage. Auteur, d’abord, entre autres, des albums Cool Cat (Cool Cat Loves Vacations, Cool Cat Loves Wrestling, Cool Cat Loves the Soldiers, Cool Cat Stops Bullying...), Derek Savage finit par mettre la main sur une caméra, et là, c’est le drame. Depuis 2012, il enchaîne les courts et les longs métrages (du Cool Cat essentiellement, mais aussi des films éducatifs sur l’autodéfense) en tant que scénariste, producteur, réalisateur et acteur. Derek y joue en effet son propre rôle, Derek Savage a.k.a. Daddy Derek.

Autant dire que dans cet univers où les figures de Derek Savage et Daddy Derek se confondent, Derek Savage s’autosuce comme personne comme en témoigne cette scène hallucinante au cours de laquelle, après que Cool Cat (Jason Johnson) soit tombé en pâmoison de loooooongues minutes devant les véhicules célèbres du petit et du grand écran, le réalisateur et son équipe défilent sur une avenue hollywoodienne sous les vivats de la foule et les « Cool cat the coolest cat in Hollywood ». Étonnante en soi, la scène en devient fabuleuse lorsqu’un sublime faux-raccord saute au visage du spectateur tandis que les commentateurs chantent les louanges de Cool Cat. Self-made-man comme le sont Neil Breen, Tommy Wiseau ou John De Hart dans une moindre mesure, il partage avec eux un don particulier pour le mauvais goût et, naturellement, manque totalement de recul, de pudeur et de modestie...

Il faut le voir parce que c’est niais, très niais. Cool Cat Saves the Kids qui est en fait un assemblage de ses courts Cool Cat Stops Bullying, Cool Cat in the Hollywood Parade et Cool Cat Finds a Gun nous plonge dans le quotidien de Cool Cat, un chat anthropomorphe super cool, comme son nom l’indique, qui porte des T-shirt à son nom, marche en sautillant, s’enthousiasme de tout et de rien, et commence toutes ses phrases par « OH WOW » (rien que ça, c’est épuisant). Il traîne avec sa copine Maria (Jessica R. Salazar), chante avec son papa Derek et adore manger les bons p’tits plats que lui prépare sa maman (April Ann Reese/Lisa Salazar). Et tout irait pour le mieux si Butch la petite brute (Connor Dean) ne passait pas tout son temps à lui faire des vacheries.

Il faut le voir parce que c’est hallucinant. Vivica A. Fox et Erik Estrada y jouent très mal leur propres rôles mais font bien savoir qu’ils détestent les petites brutes et que le harcèlement, c’est pas cool. Le message est d’ailleurs martelé 1 h 30 durant. Et si des fois on n’a pas compris, il y a une scène post-générique pour en remettre une couche.

L’un des meilleurs moments restant une course poursuite tout sauf trépidante qui se finit par l’arrestation de Butch le voyou d’une dizaine d’année par un flic presqu’aussi cool que Cool Cat... Une dépêche à la radio viendra un peu plus tard signaler, au grand dam de Cool Cat et Daddy Derek, que la petite brute voleuse de bonbons a été libérée et que les flics sont impuissants. Traduction : saloperie de système judiciaire.

Parce que oui, l’univers de Cool Cat est aussi profondément malsain, très très riche en sourires très très forcés - gloire à Daddy Derek -, american way of life à l’extrême avec un « Live as though heaven is on earth » inscrit sur le linteau de la cheminée, relativement arme à feu et police friendly et surtout l’amour et la bonne humeur y sont obligatoires sous peine de sanction. Bref si l’enfer existe, il y a des chance que ça ressemble à ça.



Voir les 20 ingrédients du bingo des clichés de ce film

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Bonus

Enfant qui joue mal

Personnage > Agissement

À voix haute | Commente tout ce qui se passe autour - À voix haute | Lit ou fait la lecture - Montre un truc du doigt - Se regarde dans un miroir | contemplation - Stylé | Porte une boom box sur l’épaule pour écouter de la musique - Tension | Porte la main à son visage dans un moment dramatique

Personnage > Caractéristique

Interprétation | En fait des caisses

Personnage > Méchant·e

Mégalo | Mwahahahaha ! (rire théâtral)

Personnage secondaire

Petits voyous Disney Channel

Réalisation

Équipe | L’équipe au complet avance au ralenti face caméra - Habillage | Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc. - Média | Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite - Plan | Images de paysage urbain/naturel, couchers de soleil, passées en accéléré

Réalisation > Accessoire et compagnie

Stylé | Une de journal apparaissant en tourbillon rapide au centre de l’écran

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Pipi, caca, prout

Scénario > Contexte spatio-temporel

Cliché touristique

Scénario > Dialogue

À voix haute | Se parle - Stylé | Vanne sur la mauvaise haleine

Scénario > Ficelle scénaristique

Cauchemar | Se réveille en hurlant/en sueur/en sursaut

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais

Créée

le 16 juin 2023

Critique lue 29 fois

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