Presque dix ans après Tygra : La Glace et le Feu, le réalisateur sans cesse décrié Ralph Bakshi revient sur les écrans pour ce qui sera son dernier long-métrage. Le carton de Qui veut la peau de Roger Rabbit y étant pour quelque chose, le film joue lui aussi la carte de l'univers cartoonesque où viennent se mêler quelques humains. Malheureusement, Cool World est un échec total pour le metteur en scène américain...
Il faut dire que le nom du réalisateur s'associe toujours à une production chaotique, le mal-aimé des studios ayant encore une fois eu de nombreux déboires l'empêchant de tourner correctement son produit. À l'origine prévu pour être un film d'horreur animé, le film va subir de gros changements et de lourdes pressions des studios qui en font au final une œuvre hybride au scénario à la fois simpliste et alambiqué, mixant maladroitement aventure fantastique et délire psychédélique.
Ainsi, outre les designs pas toujours appréciables de Bakshi et son animation parfois inégale, c'est surtout face à des personnages inattachants et une histoire terriblement creuse que nous avons affaire. Comblé de quelques gags cartoonesques aussi lourdingues que la plupart inutiles (Bakshi en met des tonnes pour faire vivre un minimum le monde de toons qu'il présente), le scénario peine à captiver. De plus, seule la sexy Holly Would demeure bien animée, les autres personnages étant vulgairement présentés pour ne pas dire bâclés. Son alter ego réel interprété par Kim Basinger est en revanche bien moins réussi, l'actrice ne parvenant nullement à demeurer crédible.
Même chose pour le reste des acteurs en chair et en os où l'excellent Gabriel Byrne s'avère très mal dirigé tandis que le jeune Brad Pitt n'arrive tout simplement pas à porter le film sur ses épaules, les protagonistes ne parvenant visiblement pas à interagir avec des personnages imaginaires. Ainsi, Cool World est un ratage, un mix de genres où d'un côté Ralph Bakshi donne à son public le minimum syndical (avec son habituel mauvais goût et ses personnages déjantés) et de l'autre les scénaristes assemblent des scénettes mal construites pour créer un semblant d'histoire. Dommage.