Black Negro
J'aime bien Bakshi. Je me demande ce que donnera son film actuellement en préparation. J'ai cru comprendre qu'il allait offrir un travail proche de ses expérimentations des années 70's, c'est-à-dire...
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le 23 déc. 2014
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Ralph Bakshi fait partie de ces réalisateurs constamment controversés, mal-aimés et audacieux, le premier gars à concrètement faire des films d'animation pour adultes et à se battre quasiment toute sa vie pour mettre à bout ses films, se heurtant sans cesse aux producteurs, distributeurs et critiques, parfois à raison, parfois à tort. Pour son troisième long-métrage, il adapte à sa manière le conte afro-américain du Frère Lapin et des Frère Ours et Frère Renard, afin de critiquer l'Amérique conservatrice et raciste des années 70. Une idée couillue à une époque où la Blaxpoitation n'était pas toujours vue d'un bon œil.
Sauf qu'avec Bakshi, il faut s'attendre à quelque chose de particulier... Bourré de bonnes idées, d'un chara-design réussi et d'un scénario aussi provocateur que décousu alternant entre séquences-live et dessin animé, Coonskin souffre avant tout de l'animation typique de son auteur, toujours aussi brouillonne, mal intégrée à de vrais décors à peine éclairés, aux lip-syncs désastreux et aux perspectives constamment ratées. À froid, c'est compliqué. Les personnages étant quasiment tous noirs, Bakshi s'avère incapable de travailler les contrastes adéquats et faire transparaître correctement ses protagonistes à l'écran (pas très judicieux de les placer sur un fond noir ou sombre, on pige nibe à ce qui se passe).
Assez laborieux dans sa structure et son scénario, le long-métrage n'en demeure pas moins une curiosité presque expérimentale de la part de son réalisateur et un long-métrage osé et irrévérencieux jamais sorti en France (tu m'étonnes), pas vraiment prête à recevoir un échec au box-office ricain hué par la presse qui véhicule en apparence des idées racistes antiblancs. Bien plus nuancé qu'il n'y paraît, violent et satirique jusqu'à la moelle, Coonskin appartient à une époque révolue où un réalisateur caucasien pouvait se moquer de ses pareils, de sa patrie (représentée par une Miss America de tous les vices) et du passé colonisateur de celle-ci.
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le 1 déc. 2020
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