Copenhagen
6.9
Copenhagen

Film de Mark Raso (2014)

Plus que Brief Encounter, Before Sunrise & Lost in Translation cumulés

Fan du Danemark, j'ai été intriguée par le titre.
Le synopsis inquiète à première vue. Néanmoins après un passage chez l'ami IMDB. Je me suis dit que ce n'était pas malsain


(vu qu'une ligne n'allait pas être franchie).


Et bien m'en a pris.
J'ai eu un coup de coeur, bien que je le film ne soit pas parfait. Je l'ai vu trois soirs de suite (car rien d'autre ne m'emballait. Ce qui ne m'est arrivé qu'une fois auparavant) et deux jours après ce film m'a laissé une forte impression. C'est pourquoi je n'ai cessé d'augmenter progressivement ma note passant successivement d'un 7, pour aboutir à un 9.


Un américain faisant un séjour en Europe, et effectuant une rencontre. Peut naturellement évoquer Before Sunrise, que j'avais bien aimé mais dont je ne me souviens pas en détails. Mais ce film m'est plus cher.
Certes William est dès le début présenté un peu comme le stéréotype du douche-bag américain, je-m'en-foutiste, avec ses gros sabots et la subtilité d'un éléphant. - Non un éléphant est bien plus subtil.
Arrivé à Berlin, puis Copenhague pour remettre une lettre à son grand-père qu'il n'a jamais connu, écrite par son père récemment décédé qui l'a abandonné. Le voici accompagné de son meilleur ami Jeremy et de la copine chieuse de ce dernier. (Oui elle n'est pas là pour être aimée).
Et son chemin croise celui d'Effy...
(Ouh ce cliffhanger...!)


Je ne vais pas tout raconter. Regardez le film s'il vous tente, et que vous avez ce genre de sensibilité.


Ce que je peux dire est que c'est bien écrit, bien joué, bien réalisé. Mark Ruso "Have a Good One!". Je pense le suivre dorénavant.
Les acteurs sont tellement justes. Et une heure après l'avoir vu j'ai enfin réalisé que William était Gethin Anthony, que je connais plus sous le nom de Renly Baratheon. (Mon excuse est que je n'avais pas vu ses épisodes de GoT depuis longtemps). Frederikke Dahl Hansen n'est absolument pas en restes. Pas évident je pense pour une actrice


de 19 ans, à l'époque, de retranscrire convenablement une jeune fille de 14 ans avec sa part de naîveté, qui s'attache à un homme imparfait, tout en restant sur le fil du rasoir pendant un moment.


J'ai aimé tellement de passages, de dialogues, de subtilités, qu'au final j'en ai fait une liste :


*Forcément la ville de Copenhague a été l'attrait premier. Et en plus ils utilisent des vélos :) .
*Gethin était parfait. Frederikke aussi, qui est une fille normale sans une dentition hollywoodienne. Mais Gethin Bon Dieu! On voit tellement son conflit interne, mais également son évolution de douche-bag à au final un être plus profond qu'il n'y paraît. Luttant contre lui-même.
J'ai aimé la retenu que s'impose William. Certes il galère sacrément.
Mais c'est la beauté de la chose. Sinon cela aurait été méga malsain
*La B.O
*William, la sonnette d'hôtel et le réceptionniste. Will est un connard mais sur le coup c'est marrant.
*Rendre la pareil à son pote en déconnant avec la fille et le mur. C'est immature.
*Faire la tête sur les photos. Sauf sur la 2e avec La Petite Sirène.
*Hurler dans le manège
*La scène avec la glace. Je l'ai vu venir ce petit coup. et son regard
*Pas d'usage excessif de téléphone portable (certes on l'utilise rarement quand on est à l'étranger)
*"Fucking socialists !"
*Ne pas toucher aux gâteaux qui sont là depuis longtemps. "Don't eat that shit man. It has been here for years."
*Le grand-oncle qui houspille le jeune
*"-This people are not related to me. -Don't be racist."
*Parler de tout et n'importe quoi. Raconter des souvenirs honteux. Le genre de chose qui arrive réellement dans ce genre de situation. La spontanéité.
*Demander à changer de vélo. Ce n'est pas galant. Mais cela montre qu'il y a un côté foufou pas vraiment séduction
*La scène de la chaîne de vélo. Le tour à 360° et les regards.
*Quand il regarde le père et son fils.
*Au musée la réaction de William après le coup du vampire et la sensualité de la comparaison d'Effy & du buste. Le coup de téléphone qui tombe à pic, ou pas.
*"This is a computer data-bate. Not a Wizard."
*A quel point il est dévasté de découvrir son âge. "-How old are you? -I'm 14. -No, you're not. -Yes, I am. -That's bullshit. -No, it's not. -What do you mean? -Why? -What why? -That's great. That's just great. -I'm 15 soon.". Et voir son hésitation à elle à avouer son âge par deux fois (cf vampire, puis la berge). Car cela casse leur relation.
*"-Apparently, you're 14. She's old and still has it. Who knows where you'll end up?"
*"Don't look at me like that"
*Comment il n'ose pas s'assoir près d'elle sur le lit pour rechercher sur l'ordi. Et comment il l'a pulvérisé.
*Qu'il déconne toujours pour lutter contre la tension. Et essayer de la considérer comme à moitié une petite cousine. Un truc totalement sans attirance. Mais que c'est là. Et que son attitude à elle n'aide pas forcément.
*"I knew it" Quand pendant une seconde il espère que si elle avoue avoir menti, c'était sur son âge. Mais non...
*Le mec du karaoké... (??)
*La chanson paraît gnangnan au début. Mais elle prend en intensité. Et on voit qu'il est sincèrement sous le charme. et qu'il mouths "You're beautiful".
*L'histoire des courants qui se rencontrent et du parallèle avec une relation.
“She brought me to the beach and she pointed to the right where the Baltic sea is. It’s a very beautiful and blue sea, the current travels west. Then she pointed to the left, the North Sea, also a very beautiful sea but the current travels east. And then she pointed to the middle and she said, that is the perfect relationship. You can look to the left and you can look to the right and both seas are there, and they can meet in the middle but they never lose themselves in each other. They are always themselves no matter what.”
*On perçoit aussi sa jalousie quand elle parle à Jeremy. Il veut son attention. Son attitude est absolument puéril!
*Rappel que William n'est pas encore parfait. Toujours un peu con avec son mauvais conseil pour Jeremy.
*Le fait qu'il la "rattrape" en voulant voir La Petite Sirène. Alors qu'en fait il s'en fout un peu de prendre les photos.
*Les balades à vélo à la tombée de la nuit, la nuit, au levé du jour, et de jour, que cela semble si naturel.
*Son message au téléphone, criant de sincérité. "Have a Good One".
*Le vol de bière.
*Le balançage de photo sur le pont. Car dans un autre film, la silhouette aurait forcément été Effy. Or la probabilité de se recroiser serait infime. En plus il se fait engueuler, non sans raison!
*Qu'il n'en a rien à faire de l'américaine, au fond. Cela me refait penser quand il vient de la rencontrer la première fois et la scène qui suit avec le mec chelou.
*Son visage qui se décompose après que l'américaine lui fasse des avances. Et on sent que dans sa tête il compare et se rappelle la fraîcheur de la personnalité d'Effy.
*Qu'il ne veut surtout pas de malentendus. Quand elle pense qu'il est en train de chercher à la saouler. Et qu'il déconne à nouveau pour dissiper sa propre tension.
*Shark Kiss
*"Are you trying to get me into trouble?"
*Qu'il la repousse par deux fois. Car ce serait inapproprié. Mais on perçoit toute la violence qu'il se fait intérieurement, pour être un homme correct. Ce qui rend en partie ce film intéressant. Il n'est pas trop sleazy hormis le coup de "Well, you can start by sucking my neck before moving on to, uh..." laissé en suspens. Il était loin de se douter de son âge.
*"It's illegal"
*Le drap.
Car ce n'est pas un connard, juste un homme qui doit gagner en maturité. Son cheminement est donc ce film & cette rencontre. Ce croisement de deux êtres qui va le faire grandir.
*"Do you wanna grab a Coffee?. - I don't like coffee. - Of course you don't..."
*Et Les deux dernières minutes sont PARFAITES : la fameuse plage, les photos, LA photo qu'il a prise, la musique et CE regard. Le montage parfait.


C'est tellement bien joué. Merci Mark Raso !


Certes il y a des passages moins interessants :
- Notamment l'ami et surtout sa copine sont gavants, mais à la fois je comprends leur existence.
- Au final le grand-père est secondaire. C'est juste un moteur pour cette exploration.
- Le beau-père, il y a un truc qui peut être sujet à interprétation.


En résumé Touchant sans être malsain, alors que la thématique est particulière.


Personnellement je préfère cette affiche : http://www.tribute.ca/news/wp-content/uploads/2014/12/copenhagen_ver2.jpg, car l'autre ne retranscrit pas suffisamment le film à mes yeux.

Créée

le 2 mai 2015

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Edwyn

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