Copie conforme est l'un des derniers longs métrages de Kiarostami. Pour ce dernier, contrairement à Où est la maison de mon ami ? et Close-up, il décide de ne pas tourner en Iran, de ne pas utiliser d'acteurs iraniens, comme dans Like someone in love mais de tourner en Italie avec une actrice française et un acteur anglais.
Scène d'ouverture, l'écrivain James Miller vient présenter en Italie (à Florence) son livre "Copie Conforme" sur l'art et la relation entre l'original et la copie traduit en italien. Une femme arrive (Juliette Binoche) et s'installe à côté de son traducteur. Puis le fils de cette dernière arrive et se place dans un coin de la salle. Des échanges de regards entre la mère et le fils détournent le spectateur du discours de l'écrivain. Une scène plus tard entre le fils et la mère (qui n'a pas de prénom) révèle qu'elle a donné son numéro à l'homme, qui est donc un inconnu pour elle.
Scène suivante, rendez-vous entre les deux. La femme française, galeriste dans une ville à côté de Florence l'emmène faire un tour en voiture et ça y est, ils commencent à parler, un peu comme dans un Rohmer mais rapidement la conversation devient agaçante, alors que dans un Rohmer la conversation est souvent plaisante. Ici chacun est prétentieux et irritant et la ramène sur tel ou tel sujet. Comme un vieux couple, on voit que dès le début ils ne se supportent pas, et tout est fait pour que le spectateur non plus. Au final, comme ses personnages le film est irritant. Alors qu'il aurait pu donner lieu à une réflexion intéressante sur l'original et la copie, il n'en est rien et on sort de ce film entre l'irritation et l'ennui. Le réalisateur essaie de brouiller les pistes lorsque la femme décide de présenter l'écrivain comme son mari absent, puis ils essaient de jouer le jeu, jusqu'à la scène finale où elle l'emmène dans leur chambre de noces, et où il feint de ne se souvenir de rien, mais on sait depuis que le fils a dit : "tu as donné ton numéro à ce type, ça veut dire qu'il t'intéresse" que ce n'est pas non mari. Bref, un exercice prétentieux et vain. Dommage car ça partait d'une idée intéressante.