Josef Fares et Fares Fares sont deux frères d’origine libanaise qui ont immigré à la 20aine en Suède. Alors que le deuxième se lance dans une carrière d’acteur, le premier intègre l’École de cinéma de Stockholm et, rapidement, après un court, se lance dans le long métrage avec Jalla ! Jalla ! en 2000, dans lequel il donne à son frère Fares Fares le rôle-titre. Cette comédie est un succès au box-office et il n’en faut pas plus pour le motiver à plancher sur un nouveau film. C’est ainsi qu’en 2003 sort Kopps (Cops un peu partout dans le monde), nouvelle comédie qui elle aussi est un énorme succès, remportant divers prix dans des Festivals scandinaves. Adam Sandler et Columbia Pictures en achètent même les droits et annoncent leur intention d’en faire un remake en langue anglaise, bien qu’il ne verra finalement jamais le jour. Ce Kopps est l’un des films les plus emblématiques de Josef Fares au point que les critiques suédoises le considèrent comme un film très influent dans la culture comique suédoise. Alors on va parler aujourd’hui de Kopps, une comédie des plus sympathiques de laquelle on ressort des plus enjoués.


Kopps, sorti en 2003 donc, semble être un semi-remake du film américain Super Troopers sorti en 2001. Le point de départ est en tout cas le même : Un commissariat va se faire fermer faute de criminalité. Mais là où dans super Troopers, les policiers vont résoudre un crime bienvenu, dans Kopps, ce sont les policiers eux-mêmes qui commettent des faux crimes afin de remonter les statistiques et sauver leur commissariat. Avec ce remake américain qui avait été annoncé, on pourrait presque dire que cette adaptation aurait été une adaptation d’un film suédois lui-même adapté d’un film américain. Ils sont forts à Hollywood ! Mais Kopps n’a pas seulement failli influencer le cinéma hollywoodien puisque si on y réfléchit un minimum, Edgar Wright semble avoir vu Kopps avant de pondre son Hot Fuzz. Bien qu’ils soient relativement différents, ils ont malgré tout bon nombre de similitudes. Bref. Kopps a un côté fell good movie. On en ressort avec la banane, avec la certitude qu’on n’a pas vu un chef d’œuvre du 7ème art, mais également la certitude d’avoir passé un très bon moment en compagnie de cette équipe de flics maladroits. Les personnages sont très drôles, souvent crédibles, et surtout très attachants. On a le gentil romantique au physique particulier, le couple de policiers qui se disputent pour tout et rien, le jeune qui se prend pour un mix entre Neo, Rambo et John Mcclane, ou encore le chihuahua qui fait office de chien policier. Ces personnages fonctionnent car leurs interprètes sont géniaux, à commencer par Fares Fares (Les Enquêtes du Departement V, Le Caire Confidentiel) qui est juste dans chacune de ses scènes, qu’elles soient comiques ou un peu plus dramatiques. Certes, les personnages manquent un peu de profondeur, mais ce qu’en fait le réalisateur est largement suffisant pour que quelques minutes suffisent pour les apprécier.


Le scénario reste assez prévisible, au point que rapidement on sait comment tout va se terminer. Mais pourtant, la bonne humeur de l’ensemble et la brochette de comédiens hors pairs font que ce problème n’en est finalement plus un car on se sent comme avec des potes qu’on connait depuis longtemps. La plupart des gags fonctionnent, aussi bien dans les dialogues (les diverses disputes) que dans les moments plus visuels (le rêve, les faux flashbacks avec les hommes masqués). A mi-chemin entre l’humour pince sans-rire et l’humour de références avec une pincée d’excentricité. Certaines situations sont tout bonnement hilarantes, Josef Fares sait comment utiliser une chute, et chaque acteur(trice) fait preuve d’un réel timing comique. Au final, peu de références à la Suède ou la culture suédoise, ce qui permet de ne pas trop rater de gags comme c’est parfois le cas avec le cinéma de certains pays. La mise en scène de Fares est à l’image de ce que fait le film : rendre hommage au cinéma d’action hollywoodien dont ce dernier s’est abreuvé durant sa jeunesse. On notera de nombreuses références : Rambo, Scarface, Retour vers le Futur, Piège de Cristal, Une Journée en Enfer, Matrix, … Du coup, certaines scènes sont filmées comme des scènes d’action alors qu’elles n’en sont pas, et ce décalage procure un rendu des plus intéressants et même très fun par moments. On a l’impression que le réalisateur ramène la grandeur et l’over the top du cinéma d’action américain des années 80/90 à l’échelle d’un tout petit village tranquille, et le résultat est étonnant et même détonnant. Alors c’est comme pour toute comédie, il faut un minimum adhérer à l’humour du film pour passer un bon moment, mais si c’est le cas, vous passerez un très bon moment en compagnie de cette équipe de bras cassés des plus empathiques.


Vous cherchez une comédie légère avec des personnages attachants et des péripéties parfois improbables ? Alors il y a de grandes chances que ce Kopps de Josef Fares puisse répondre à cette attente. Le public suédois a adhéré. Moi aussi.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-kopps-de-josef-fares-2003/

cherycok
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le 24 avr. 2023

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