Cops and Robbers
6.6
Cops and Robbers

Film de Alex Cheung (1979)

Un film phare et emblématique de la nouvelle vague dont il demeure l'un des premiers titres. L'influence documentaire est évidente dès les premiers plans qui montrent un enfant évoluer dans des ruelles insalubres avant de se mettre à jouer aux gendarmes et aux voleurs avec des camarades de son âge.


Caméra à l'épaule, tournage en décor réel, photographie rugueuse, violence sèche, tout est déjà là avec un certain talent pour l'observation avec une volonté de donner un peu de corps aux personnages ou aux seconds rôles aux travers de quelques pauses du strict récit : moments de famille, partie de base-ball entre collègues, un témoin qui refuse parler à la police, les enfants devenant soudainement menaçant entre eux...
Rien d’extraordinaire fondamentalement mais cet encrage permet au film de fonctionner en présentant des personnages plus humains que d'autres représentants du genre. Le méchant est assez réussi à se titre avec un homme fasciné par les armes à feu et qui faute d'avoir pu rejoindre la police à cause de son strabisme se tourne vers le banditisme qui lui offre un sentiment de toute puissance qui explose dans une dernière partie particulièrement tendue. Le moins qu'on puisse dire c'est l'interprête est vraiment inquiétant et impressionnant. Il faut le voir en transe courir après un jeune policier terrorisé qu'il vient de blesser avec une folie véritablement palpable. De quoi faire oublier un dernier tiers aux rebondissements faciles et pas toujours crédibles (comment ce criminel connait l'adresse des policiers et de leur famille ?) mais à l'intensité remarquable.


Même s'il n'a pas la force viscérale du formidable Man on the brink, son second film, Alex Cheung signe (après un début de carrière à la télévision) un premier long métrage avec beaucoup de caractère qui n'a presque pas pris une ride, entre policier social et thriller nerveux qui offre notamment un remarquable poursuite à pied dans les semi bidon-villes labyrinthiques en périphérie de Hong-Kong.

anthonyplu
7
Écrit par

Créée

le 21 nov. 2017

Critique lue 1.5K fois

7 j'aime

anthonyplu

Écrit par

Critique lue 1.5K fois

7

D'autres avis sur Cops and Robbers

Cops and Robbers
anthonyplu
7

polar (social) de haut vol

Un film phare et emblématique de la nouvelle vague dont il demeure l'un des premiers titres. L'influence documentaire est évidente dès les premiers plans qui montrent un enfant évoluer dans des...

le 21 nov. 2017

7 j'aime

Cops and Robbers
Blockhead
7

Critique de Cops and Robbers par Blockhead

Film injustement oublié, Cops and Robbers est un polar hongkongais de la grande époque, jouissif et calibré avec goût.

le 24 févr. 2022

1 j'aime

Cops and Robbers
cherycok
7

Le début de la nouvelle vague

John Woo, Ringo Lam, Johnnie To, Kirk Wong, Andrew Lau… Des noms qui ont marqué le cinéma de Hong Kong par leurs polars à partir de la deuxième moitié des années 80 jusqu’à nos jours. Des films comme...

le 14 sept. 2021

1 j'aime

Du même critique

A Taxi Driver
anthonyplu
7

Maybe you can drive my car

L'ancien assistant de Kim ki-duk revient derrière la caméra après 6 ans d'absence. Il porte à l'écran une histoire vraie, elle-même plongée au cœur d'une page sombre de l'histoire sud-coréenne soit...

le 22 oct. 2017

16 j'aime

1

Absences répétées
anthonyplu
9

Absences remarquées

N'ayons pas peur des mots : voilà un chef d'oeuvre déchirant. C'est une sorte de cousin Au Feu follet de Louis Malle avec cette solitude existentielle et son personnage dans une fuite en avant vers...

le 8 oct. 2014

11 j'aime

2

Daisy Miller
anthonyplu
8

Miller's time

Devenu extrêmement rare, cette adaptation de Henry James est pourtant une merveille d'intelligence et d'écriture grâce à la structure du récit et à l"évolution de sa mise en scène au travers de ses...

le 17 avr. 2017

10 j'aime