Drôle d'objet que ce *Corpus Callosum... Tournée en début de siècle cette étrange mise en abyme des arcanes cérébrales fascine, étonne et déconcerte dans le même temps. Michael Snow signe une éventuelle synthèse de ses précédentes expérimentations : du plan inaugural renvoyant directement au long zoom de Wavelenght au longs travellings latéraux évoquant la distanciation très composée de Presents en passant par la caméra omnisciente accompagnant toute la durée de La Région Centrale tout le Cinéma de Michael Snow réside dans *Corpus Callosum. Un film incomparable à quoi que ce soit d'autre, du pur cinéma d'images et de sons, revêche, exigeant et définitivement bizarre.


Chapitré en un petit nombre de plans-séquence se répondant les uns les autres au gré de faux-raccords proches du trompe-l'oeil *Corpus Callosum est une potentielle mise en images des circonvolutions, circuits et autres ramifications du cerveau humain. Snow travaille le plan sous toutes ses coutures : mouvements, arrêts, déroulements, découpages d'éléments divers, escamotages, trucages, inversions, torsades, effets-miroir... Jouant sur les procédés d'analogies, de convergences et de points morts de la matière grise de tout un chacun Michael Snow travaille et explore les zones oniriques fabriquées par notre cortex.


Étrange au point d'en devenir presque effrayant *Corpus Callosum est donc un film-concept d'une belle radicalité, hélas parfois trop lourd et rébarbatif pour pleinement nous convaincre. Il n'en demeure pas moins unique et passionnant, principalement dans sa manière jusqu'au-boutiste de construire et déconstruire l'image et ses composants disparates. A voir absolument !

stebbins
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le 9 déc. 2019

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