Je m'attendais à un film d'horreur parmi tant d'autres (il faut dire que le titre n'est pas très explicite), et j'ai trouvé une évocation historique des débuts de l'anesthésie : agréable surprise ! Enfin, historique... pseudo. J'ai d'abord cru que Thomas Bolton était le véritable inventeur de la technique, mais il n'en est en fait rien. Il incarne plutôt les recherches faites à cette époque par plusieurs personnes de façon beaucoup moins dramatique. Mais qu'à cela ne tienne, l'histoire transpose bien cette période "Frankenstein" de la médecine où l'on ne s'embarrassait pas trop de faire souffrir le patient, et où un chirurgien comme Bolton, soucieux d'épargner aux malheureux d'inutiles souffrances, fait à nos yeux figure de héros...
mais tragique, car il n'accomplira pas son but de son vivant.
Centré sur le parcours de ce médecin des pauvres cherchant en vain à imposer sa technique nouvelle dans un milieu très réfractaire composé de barbons et de Diafoirus pour qui "le couteau et la douleur vont de pair", le film suit un rythme lent de descente aux enfers, avec assez peu d'action. L'horreur est surtout dans les cris des patients et la révulsion qu'on peut éprouver à se figurer une opération de chirurgie.
Le destin de Bolton croise, à son grand dam, celui d'un couple d'aubergistes maléfiques qui, à la manière de Burke & Hare, ont trouvé le moyen de vendre des cadavres aux hôpitaux de façon expéditive. Victime de leurs exactions, de la résistance de son milieu professionnel, et de ses propres expériences, forcé qu'il est de tester son procédé sur lui-même, Bolton finit quand même par léguer son savoir.
Sans être historiquement vrai, le scénario est vraisemblable, et à défaut d'apprendre vraiment quelque chose, on en sort davantage conscient du chemin parcouru par la médecine jusqu'à nos jours et de la dette que nous avons envers tous ses héros injustement oubliés.