Mêler la science et l’épouvante n’est pas une recette nouvelle, et pourtant Corridors of Blood propose quelques idées plutôt intéressantes, à commencer par son protagoniste principal qui s’avère très bien interprété et passionnant à suivre. Le choix de relire la découverte de l’anesthésie sous l’angle du sordide fonctionne malgré une fâcheuse tendance à la répétition mécanique des scènes entrecoupées par de longs dialogues et des scènes de taverne inutiles. C’est en voulant reconstituer un univers que le film se prend les pieds dans le tapis miteux qu’un faible budget a à lui offrir : les scènes de rue font toc, les enfants courent après leur cerceau comme cliché ultime du divertissement de village, tout ne semble vivre que le temps du tournage pour ensuite disparaître. Aussitôt le long-métrage s’affaisse, sa prétention historique choit dans le canevas standard avec retournements prévisibles et guère subtils. On nage en plein Récupérateur de cadavres, sorti vingt ans plus tôt et avec le même Boris Karloff, l’originalité en moins. Corridors of Blood est donc à voir pour la curieuse relecture horrifique faite d’une invention scientifique.