Au début était la Création
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Cosmodrama est centré sur un équipage d'un mystérieux vaisseau spatial qui se réveille après une longue période d'hibernation. Ils ne savent pas trop la raison de leur présence dans l'espace et tentent de s'organiser pour répondre à de multiples questions métaphysiques et philosophiques, le tout dans une ambiance 70's résolument kitsch.
Ma perplexité ne reposait pas tellement sur les qualités du "film", mais surtout sur son format. Je n'ai cessé de me questionner sur sa place dans une salle de cinéma... Cosmodrama reprend tous les codes de séries télévisées courtes comme Scènes de ménage, Caméra Café ou Kaamelott (je reprécise que je ne parle pas de la qualité d'écriture, mais uniquement du format). D'abord par son découpage en 14 épisodes distincts introduits par des intertitres. " Une chance sur 10 puissances 60", " Illusion cosmique", " Réminiscence", chaque épisode tourne autour d'une thématique intellectuelle précise. Ensuite par ses personnages dotés d'une caractérisation très marquée: le psychologue barbu qui ne quitte pas sa pipe, le reporter doté d'une coupe au bol et d'un haut jaune caca d'oie (coucou Solaris), la physiologiste rousse à la personnalité sulfureuse, le régisseur joufflu un peu bébête, le sémiologue sosie de Sébastien Tellier qui fait mumuse avec son synthé, etc. Et ce balai de personnages loufoques évoluent dans des décors très artificiels et cheap filmés avec les mêmes angles fixes : le lounge, le laboratoire, la salle d'enregistrement...
La force de la "série" réside donc non pas dans sa forme, mais dans les différentes réflexions qu'elle arrive à distiller. Dans un sens, la démarche pourrait se rapprocher de celle de l'Exoconférence d'Astier : vulgariser ludiquement un savoir pour toucher plus de monde. Entre deux blagues potaches et quelques scènes de danse sur du disco, Cosmodrama parvient en effet à aborder bon nombre de thématiques siégeant à la frontière entre la science et la philosophie.
La création improvise-t-elle ? Sommes-nous le résultat du hasard de la chimie ou bien issus d'un programme précis, réduits à l'état de machines dotées de conscience ? La réflexion est-elle utile à la survie ? Le cas échéant, nos pensées seraient-elles une perte de temps ?
L'un des épisodes, entièrement basé sur le théorème d'incomplétude de Gödel , aborde habilement cette notion de mystère pouvant s'apparenter à un une réalité scientifique. Plus globalement, j'aime bien le fait que la profondeur des pensées soulevées s'ancre toujours dans une réalité sans jamais tomber dans de la masturbation intellectuelle.
Donc voilà, j'ai plutôt apprécié le voyage, mais je reste persuadé que Cosmodrama aurait davantage rencontré son public s'il avait été diffusé sur une chaîne comme Arte. Durant ma séance 4 personnes ont quitté la salle au bout de même pas une demi-heure... Dommage parce qu'il s'agit tout de même d'un programme sympathique et intelligent.
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Créée
le 8 juil. 2016
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