C'est cette réplique qui va démarrer le film, nous entraînant à travers les méandres de la ville embouteillée par le passage du président en ville, et sous le coup de la folie et du chaos le plus total, pour une simple coupe de cheveux. Cette traversée est ponctuée par des conversations entre Paker et différents personnages, du conseiller financier au plan cul, chacun ayant une scène avec Paker dans la limousine pour ne jamais réapparaître, et d'autres comme sa femme et son garde du corps qui jalonnent tout le film. La plupart des scènes se passent d'ailleurs dans cette limousine qui, à l'image de Paker, va se retrouver bousculée au fur et à mesure de l'histoire, démarrant pourtant blanche et immaculée.
La mise en scène est magistrale, alternant des plans-séquences en traveling ou plans fixes, et révélant toute la beauté et la froideur des personnages, et des champs contrechamps plus classiques mais toujours superbement réalisés. Je trouve d'ailleurs que c'est une des plus belles mises en scène que j'ai vu depuis Terrence Malick. En termes de réalisation, Cronenberg montre une maîtrise impeccable et implacable, nous entraînant dans l'histoire totalement du début à la fin.
Robert Pattinson quant à lui nous révèle un vrai talent d'acteur, prouvant qu'il n'est pas que son personnage d'Edward Cullen, sexy et torturé, et jamais très subtil. Il démontre dans ce rôle qu'il peut incarner toute une palette d'émotions, de la froideur la plus glaciale à la tristesse la plus touchante, en passant par la douleur explosive et sanglante très réaliste. Il fait un sans-faute dans cette œuvre.