Après le classique A Dangerous Method, David Cronenberg revient à un cinéma qui lui est plus personnel avec Cosmopolis, adaptation d'un roman de Don DeLillo, racontant la journée chaotique d'un jeune milliardaire, coincé dans sa limousine, et dont le monde est sur le point de s'effondrer avec l'avènement d'une crise financière de grande ampleur. La mise en scène de Cronenberg est brillante, très inventive, et parvient à éviter les pièges qu'auraient pu poser ce huit clos pour le moins bavard. De plus, Robert Pattinson, interprète principal du film, est une véritable révélation, à dix mille lieux de son rôle du gentil vampire de Twilight, accompagné par beaucoup d'excellents seconds rôles (Juliette Binoche, Sarah Gadon, Paul Giamatti, ...) qui arrivent à se faire une place à ses côtés. Rien qu'avec cette réalisation d'une très grande qualité, et l'interprétation globale du film, Cosmopolis se porte comme un des favoris de cette 65ème édition du festival de Cannes. Cependant, le scénario, qui se veut être une critique du monde capitaliste, est très, voir trop, fidèle au roman d'origine, allant jusqu'à reprendre mots pour mots les dialogues interminables du livre. Etant trop bavard, on se perd très facilement dans ces longs dialogues, souvent très complexes et parfois même philosophiques, ce qui accumule les longueurs. Déroutant, le film divise et risque de perdre un bon nombre de spectateurs en cours de route, ce qui est bien dommage au vu de son exceptionnel qualité cinématographique.