Fourmillant d'information, très bavard, à la fois sensoriel et intellectuel, Cosmopolis est un film qui nous surcharge d'information, à l'instar du héros, et nous plonge dès le début dans une problématique très contemporaine. Un golden boy à la Mark Zuckerberg monte dans une limousine très high tech, suivit de près par un garde du corps au courant de tout, et paranoïaque, pour circuler (difficilement) à travers la ville pour rejoindre son coiffeur tout en accueillant diverses personnes au sein du véhicule lui servant de bureau. On y retrouve la problématique des banquiers, du système de la bourse, au sein d'un monde qui s'effondre, le discourt du héros n'est pas sans rappeler celui de certains politiciens qu'on reconnaît facilement à travers le propos (surtout lorsqu'il explique l'inutilité d'une rébellion contre le système qui m'a personnellement rappelé les propos d'une personne au sein du Medef) mais aussi un certain discourt sur le virtuel et plus largement sur la société capitaliste occidentale, et l'évolution du film finalement traduit ce que beaucoup redoute sans oser y croire vraiment, à savoir que le fameux système est en roue libre et fonce vers sa propre destruction à l'instar du héros. La métaphore est aussi dans la mise en scène, si le film est aussi bavard au début, c'est parce qu'aujourd'hui la société nous assomme d'information de tout bord, nous noie dans une masse d'information, de chiffres qui au final n'ont plus aucun sens. Tout le film se module autour de cette métaphore jusqu'au boutiste. Foutrement bien fichu, intelligent tout en n'oubliant pas au passage qu'un film peut aussi vous envoûter sans avoir besoin pour cela de paysages magnifiques en 3D et de musique classique.