3 ans après la claque cinématographique qu'a été Cosmopolis, je reviens sur ce chef d'oeuvre, ne me basant que sur mes souvenirs et ma mauvaise foi.
Je pose les bases: Imaginez-vous, sortant de la fac, l'esprit embrumé par des notions juridiques, toujours pas acquises à ce jour. Des amis, malintentionnés, profitant de votre état, vous embarquent au cinéma. Vous, ne comprenant pas très bien ce qu'il se passe, arrivez à distinguer quelques bribes des discussions qui vous entourent, entendant alors des "Cosmopolis", "Prometheus" habillés d'interrogation, votre âme vous suppliant alors de quitter définitivement votre corps.
Les 2 heures qui vont venir donneront raison à cette dernière.
La première cassure intervient au moment où, lors du vote, l'équipe Prométheus, à laquelle j'appartenais, perd par 2 vote contre 3 pour l'équipe Cosmopolis.
La seconde lorsque je me suis dit que j'allais dépenser 10e pour un film que ne voulais pas voir.
La troisième quand je me suis souvenu que l'acteur principal était Robert Pattinson.
En comptant notre groupe, nous étions à quelque chose près 15-20 personnes, dans une salle pouvant en accueillir une cinquantaine. 2 groupes de jeunes et un de quinqua.
Le film débutant, je tente de mettre de côté tous les aprioris qui risqueraient de m'empêcher de profiter du film. Mon cinquième sens, qui tient au fait que ma vessie se rempli plus vite lorsque je regarde un film de merde, fonctionne à merveille, à la 5ème minute du film le réservoir affiche plein.
Je tente de comprendre le scénario: Un mec pété de thune, fait le tour de New-York dans sa limousine avec quelques potos à lui, dont son garde du corps armé et de temps en temps quelqu'un intervient, dont l'action mythique de son proctologue (oui il va chercher son proctologue et le fout dans sa limo parce qu'il est un peu parano concernant sa santé et en plus de ça il aime pas trop les inconnus), qui lui enfilant les fesses de son bras, comme Pirlo enfile les lucarnes avec le ballon, lui dit "Vous avez la prostate asymétrique" et vous me croirez ou non, c'est la phrase la plus poignante du film, puisque le reste consiste au fait que Robert tue son "poto" le garde du corps devant un terrain de basket, après être sorti d'un Barbershop.
Le film ne suffisant plus, une embrouille démarre dans la salle entre les "vieux" et l'autre groupe de "jeunes", ces derniers faisant un petit peu trop de bruit, s'ajoutant à mes rires nerveux et incessants face au spectacle de la pellicule.
Au bout de 2h de film, le film commence véritablement à démarrer, mais c'est sous-estimer la magie de ce film que de croire que quelque chose va se passer puisque c'est le moment choisi pour faire apparaitre le générique de fin.
Après tout ce merdier, parce qu'il faut appeler un chat un chat, c'est bien parce que j'ai eu mal au coeur pour Robert, que j'avais de l'estime pour Cronenberg, qu'au final ça m'a fait éviter de payer pour Prometheus (qui est tout de même plus jouissif à voir que cosmopolis), que le nom me rappelle vaguement Metropolis et que j'ai bien rigolé à la mort du garde et que le générique de fin est intervenu avant mon 9ème plein de vessie que je mets la note de 1, c'est un point bien mérité après tout, mais bon il n'y avait pas besoin de prétexter l'anticapitaliste pour faire de la merde m'sieur Cronenberg.
Je ne souhaite même pas à mes pires ennemies de le voir, et encore moins de payer pour ça, mais c'est par pure sadisme que je forcerai mes enfants à le voir dans les mêmes conditions que moi.
Au final, après 3 ans de traumatisme et la perte de mes 3 amis de la team "Cosmopolis", je ressens encore de l'empathie pour ce pauvre Robert, espérant qu'il a touché un cachet suffisamment important pour arranger son histoire de prostate asymétrique.