Couleur locale par Roland Comte
J’avais un peu perdu de vue Coline Serreau dont j’avais adoré, en son temps, Tois hommes et un coufin, grand succès de l’année 1985, devenu culte dans le monde avec un total de près de 50 millions d’entrée à telle enseigne qu’il fit même l’objet d’un remake aux Etats-Unis.
Mais à part Romuald et Juliette, joli film sur la fraternité avec Daniel Auteuil et Firmine Richard, en 1989, je n’avais plus vu de film de Coline Serreau.
Certes, Couleur locale n’est pas du grand cinéma mais il offre une vision rafraîchissante d’une société que l’on nous présente souvent sous de sombres couleurs en nous montrant qu’à l’occasion d’un bouleversement familial, un être peut reconsidérer complètement une idéologie dans laquelle seule la solitude l’avait enfermé.
Belle prestation d’Isabelle Nanty, qui excelle dans ce rôle complexe. On regrette d’autant plus qu’elle soit trop souvent cantonnée à des rôles secondaires de boniche ou de bouffonne hystérique. Quant au jeune Valentin, il est formidable dans le rôle de ce gamin de la ville parachuté à la campagne chez une grand-mère dont les convictions sont à l’opposé des principes inculqués par sa mère. Son interprétation toute en finesse, sa fraîcheur, rendent très juste et crédible son interprétation de Nicolas.