Ça démarrait tellement bien... Pas grand-chose à retenir sur la forme, mais une Coline Serreau comme on l'aime : généreuse en personnages attachants et en situations savoureuses, les dialogues étant clairement l'autre gros point fort du récit. C'est frais, bien joué (la complicité entre Isabelle Nanty et Valentin Bellegarde-Chappe est évidente d'emblée), pas très subtil dans sa vision de la politique ou de la ruralité mais suffisamment efficace et assumé pour que cela fonctionne.
Seulement, voilà : presque sans transition, la réalisatrice se pique de volonté écologiste, et ne se préoccupe plus que de cela. La relation entre les deux héros devient alors des plus secondaires, d'autant que si le message est sympathique et tient manifestement à cœur l'auteur de « La Crise », il est tellement rabâché et appuyé qu'il en devient lassant, la campagne électorale pour la mairie et son dénouement (expédié) n'ayant rien de très crédible non plus.
Bref, si la première partie, joli plaidoyer antiraciste fait son effet, on est nettement plus dubitatif sur le virage pris par la suite, presque hors-sujet quant à ce qui avait pu être mis en place auparavant. Dommage, voire légèrement incompréhensible.