Thierry de Peretti est un réalisateur doté d'une bonne réputation, notamment grâce à « Une vie violente », particulièrement apprécié à sa sortie. J'y allais donc plutôt confiant, d'autant que le sujet me paraissait intéressant. J'y ai peut-être cru une demi-heure, malgré un côté très « meublant », à l'image de scènes s'étirant souvent inutilement. Mais ce n'était rien au vu du quasi-supplice engendré par la suite. Alors que le film se voudrait clair, factuel, précis, je me sentais régulièrement perdu dans les (non-)explications, cette suite de scènes et de dialogues plus interminables les unes que les autres, devenant presque insoutenables sur la durée.
Qu'a cherché à faire de Peretti ? Un thriller politique intimiste ? Raté. Intense ? Encore plus. Et pourquoi ce format 35mm pas du tout adapté au propos ? Problèmes financiers ? Même des acteurs pourtant talentueux comme Roschdy Zem ou Pio Marmaï ne parviennent pas à arranger l'affaire, donnant souvent l'impression de marmonner leur texte, pas aidés par un son d'un amateurisme sidérant, seul Vincent Lindon s'en sortant à peu près, même si j'avoue ne pas du tout avoir compris son rôle final dans l'histoire.
Dommage, c'était une belle opportunité de parler du journalisme d'investigation, de voir leurs méthodes de travail, leurs approches, mais quand l'art cinématographique est à ce point délaissé dans tous les domaines, il n'y a pas grand-chose à faire, l'ennui atteignant même son paroxysme lors de l'interminable procès final, sommet de bavardages et de démonstrations (peu claires) comme j'ai rarement eu l'occasion d'en voir ces dernières années. J'ai eu l'occasion de lire sur une des affiches « un passionnant polar politique » : que la personne ayant écrit cette phrase ne me donne jamais le moindre conseil.