Eté meurtrier
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Je trouve le film plutôt moyen dans son ensemble, le sujet est esquissé : les pistes sont multiples mais le manque de choix (moral, parti-pris), ni oser privilégier réellement un point de vue, un personnage sur lequel on s'attarde… Le réalisateur prend le risque de nous frustrer jusqu’à la moelle et de nous culpabiliser par la même occasion !
C’est quoi le sujet du film ? Un peu d’agriculture (très authentique, dans sa façon de montrer des rapports conflictuels et autres rivalités larvées), des djeunes qui trompent l’ennui, un peu de ci et de ça mais au final, dans le seul but de dénoncer une certaine lâcheté collective, nous, spectateurs, bourreaux potentiels. Mais en dépit de ce chantage, cela manque tout simplement d’ambition et de talents.
Certes, ce gus campe un abruti pénible à supporter comme sa famille de gitans (roohhh ! le vilain raciste !) et leur décharge publique qui leur sert de logis.
SPOIL : Et les apparences sont trompeuses : on peut lui mettre beaucoup de choses sur le dos au nigaud, mais pas le coup de la pompe à eau.
Il meurt un peu bêtement, presque accidentellement, parce que le personnage de Grégory Gadebois (effacé par sa femme) a peur pour sa fille. Un problème de trajectoire et de feu d’artifices. C'est con la vie des fois, comme la mort ! La vérité, c’est qu’on s’en fout de ce pov’ type. Un mec comme ça, dans n’importe quel village se ferait casser la gueule quotidiennement. T’as juste envie de donner un coup de volant pour dégager son pot de yaourt dans le décor, histoire qu’il ferme sa gueule et sa musique de merde.
Parce qu'en lisant le ressenti des aficionados, on dirait que ce film est une chronique de la bêtise humaine, du bouc émissaire type, victime de la lâcheté collective, des silences, etc… La véritable perversité de la démarche (dans la mesure ou l'auteur a fait ce choix insidieux) est de nous culpabiliser et révéler notre incapacité à gérer cette situation (collaborer avec un con), dans un présent hypothétique, imprégné de fausses vacances campagnardes comme décorum : les adultes en bavent et les jeunes meublent l'ennui. Nous endossons chaque personnalité - comme on rentre dans un livre, considération qui saurait faire honneur au talent du réalisateur mais ce sous-entendu démontre davantage une forme d'opportunisme qu'un véritable talent. Pour le reste, le récit est bien trop timoré pour impressionner, le comportement lâche et les autres mesquineries des villageois existent mais peinent à troubler et à conforter le véritable enjeu du film. Rien ne permet de s’identifier à un personnage, et le pire, d’éprouver la moindre compassion pour cet abruti.
Créée
le 25 juil. 2016
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