Lorsqu’on lance ce genre de film on a, pour l’occasion, un seuil de tolérance plus élevé qu’habituellement. Une comédie romantique, américaine qui est plus est, ne révolutionne jamais rien. Elle est simplement là pour faire passer à son spectateur un moment agréable et faire triompher l’amour dans un monde où trouver son/sa partenaire est une fin en soi.
On accepte donc les circonstances improbables de la rencontre des deux protagonistes, quelques passages mièvres et des déclarations embarrassantes qu’on troque volontiers pour un peu d’humour et de bonheur.
Love Guaranteed commence relativement bien. La scène d’introduction au tribunal fait sourire et le décor est posé. Rapidement, s’en suit la rencontre tirée par les cheveux avec le « love interest » qu’on accepte sans broncher tant on en a vue des pires.
Malheureusement, à partir de cet instant, la chute sera lente mais inexorable.
Pourtant, on y met de la bonne volonté : on rit quand ça ne vaut pas plus qu’un sourire, on sourit quand ça ne vaut rien, on essaye de passer un bon moment, mais rien n’y fait. Les blagues empirent et ne fonctionnent que très occasionnellement et l’écriture générale du scénario est d’une faiblesse rare. Mon principal reproche est que nos deux protagonistes tombent amoureux sans raison apparente. C’est d’autant plus difficile à croire que notre bonhomme dont j’ai déjà oublié le nom sort de 1000 rendez-vous inconcluants. Certes sa démarche était de ne pas trouver l’amour, mais s’il lui suffit de parler deux fois avec son avocate pour tomber pour elle, alors c’est toute la caractérisation du personnage qui tombe à l’eau.
Las, on s’occupe comme on peut : on se dit que Seattle a de belles couleurs en automne, que l’aménagement de la maison de l’héroïne est cocasse, mais c'est peine perdue. On attend patiemment la fin d’un film qui a au moins la bonne idée de faire à peine 1h30.
Et puis, alors qu’on se dirigeait tranquillement vers la fin attendue, on passe de la chute lente à la chute libre. La scène du procès, climax supposé du long-métrage, parvient à se planter dans les grandes largeurs alors que c’est traditionnellement la plus mauvaise scène des comédies romantiques et qu’on en n’attend rien. Sans jamais y être contraint, que ce soit par une question-piège ou par la peur de perdre sa dulcinée, notre héros déballe son amour au grand jour à la barre des témoins et abandonne ses poursuites judiciaires, comme ça, sans qu’on ne lui ait demandé quoi que ce soit.
Scènes mielleuses, applaudissements du tribunal, méchants qui deviennent gentils, fin.
Et voila comment on passe de gentille comédie romantique un peu plus nulle que la moyenne déjà basse à outrage au cinéma.