Un jour de saoulerie, un vieux savant avale un breuvage de sa composition et rajeunit de 70 ans. Esprit mûr dans un corps de gamin, le personnage engendre les situations cocasses et anachroniques qu'on imagine. Et le réalisateur Xavier Gélin ne manque pas de proposer tout un florilège de paradoxes jusqu'à saturation. L'enfant de quatre ans conduit, fume et boit, utilise la carte bleue, regarde les filles et se fait appeler papa.
L'idée de départ a tôt fait, d'autant plus qu'elle s'accompagne d'une intrigue d'espionnage ridicule et inconsistante, de révéler ses limites. Les plaisanteries faciles s'accumulent, convenues et mal amenées, et l'interprétation du jeune comédien tourne au numéro de chien savant. Bonne bouille mais gestes et voix mal assurés, le gamin est confronté à des adultes caricaturaux, des seconds rôles aux étonnements appuyés. Les acteurs sont mal dirigés, les mots d'auteur sont mal écrits et le rythme élevé qu'imprime le montage peine à masquer la vacuité du sujet. Dépourvue d'une quelconque sophistication, la mise en scène apparait alors dans toute son inélégance.