Ce long métrage, comme mon titre l'indique, se découpe très nettement en trois partie.


La première, hommage vibrant et appuyé aux films de série B. Ou plutôt Z vu le niveau de gêne de certains moments. Le grain est là sur l'image, les acteurs sont aussi faux qu'on peut s'y attendre, les effets spéciaux sans moyen... On ne peut même pas saluer l'audace du plan-séquence vu que la caméra semble par moment abandonner l'idée même de filmer l'action! Et à ce moment-là dans la salle on se dit que Michel a peut-être bien pris un coup de vieux, vu qu'il est passé en 15 ans des dialogues ciselés à des blagues vomi.


Générique japonisant.


La deuxième partie est une mise en contexte dont on peine à voir l'intérêt. Le réalisateur vit sa petite vie de réalisateur quasi anonyme, relégué sur des productions extrêmement modestes. Gagner sa vie en filmant des Enquêtes Impossibles fauchées, clairement c'est le plan de carrière.. d'absolument personne! On remonte malgré tout le fil du temps, parce que les acteurs ne sont pas mauvais et que même si l'histoire n'est pas criante d'originalité, au moins, elle ne nous hurle pas dans les oreilles, ce qui la rend largement plus écoutable que la première demi-heure.


Et soudain, nous y voilà, une minute avant le tournage.


La troisième arrive sans même qu'on s'en aperçoive, dans le prolongement logique de la deuxième. Elle arrive tout doucement et, soudain, elle nous colle un uppercut en plein dans les dents. Soudain, tout ce qu'on a vu est remis en perspective. Les fusils de Tchekhov tirent sans interruption, et ce ne sont pas des balles à blanc. Soudain, il est évident que les acteurs ne sont pas mauvais, mais bien complètement perdus. Soudain, il est impossible d'oublier la bande-son, qu'on avait tenté d'oblitérer dans la première partie vu son décalage complet. Soudain, on rit. Et pas qu'un peu: soudain on rit à gorge déployée, comme ça n'arrive jamais dans une salle obscure. Soudain, on en vient même à regretter que la première séquence n'ait pas duré plus longtemps (alors que sans déconner on l'a trouvée interminable).


Une pyramide humaine vient merveilleusement conclure ce bain de sang. Et pour les plus patients, une scène post-générique finit même d'enfoncer le film dans son absurdité.



Audacieux, drôle, référencé jusqu'à la lie... Je me fiche que ce film soit la copie carbone d'un film japonais, je suis heureuse qu'il m'ait offert ce moment là au cinéma!

Diégétique
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le 26 mai 2022

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