Les portes du pénitencier.
Nous sommes en 1991, le rap des ghettos fait fureur chez les petits blancs, on commence à voir du fluo un peu partout, mon petit frère me pompe déjà l'air du haut de sa première année et je me prend pour une tortue ninja. Je sais que vous n'en avez rien à foutre mais c'est histoire de poser le contexte. Echappé de l'enfer de la série Z sans thune pour rejoindre celui tout aussi tortueux de la série B d'exploitation, notre Jean-Claude, sans être encore une superstar, fait parler de lui et à désormais son nom en grand sur l'affiche et sur les VHS Delta Video. C'est donc tout content qu'il nous fait visiter sa nouvelle demeure.
Tout beau avec son jean moulant et sa chemise ouverte bien rentrée dans le falsard, Jean-Claude peine à se faire des copains dans la prison qu'il vient d'infiltrer après avoir dessoudé un vilain pas beau qui joue super mal (une manie chez lui). Tout de muscles saillants et huilés, il tente de faire ami-ami avec les minorités ethniques mais décidément, le courant ne passe pas. Avant de découvrir le pot aux roses, de se faire la fille (fort choucarde) et de fighter le boss, Jean-Claude multiplie les flying kicks retournés dans la face des portoricains se la jouant Tony Montana histoire de faire la conversation.
Ecrit par David S. Goyer (et oui, le spécialiste du super-héros sur grand écran) et mis en scène comme un porno gay par Deran Sarafian, "Death warrant" est un défouloir totalement con et prévisible mais correctement torché, comprendre: fait dans la joie et la bonne humeur par une équipe syndiquée et compétente, ne croyant pas une seconde dans le film qu'elle tourne mais payée pour ce boulot alors la ferme.
Malgré l'atroce musique au synthé, on sent qu'il y a déjà un peu plus de thune que dans "Cyborg" et qu'à l'époque, ça devait être sympa. Je ne sais même pas pourquoi je dis "peut-être", je confirme, c'était vachement sympa quand j'avais sept ans et que je filais des coups de latte dans la machine à laver comme Jean-Claude.