Yuzo est chargé de redresser les finances d’un hôpital, et par là-même la fortune de la famille qui le détient. Une infirmière craque pour lui, lui même n’est pas insensible au charme de la belle fille des propriétaires. Il y a eu une adaptation de cette histoire en 1939, réalisé par Kozaburo Yoshimura, pas sûr qu'il soit trouvable aujourd'hui. On a affaire à une histoire où les intrigues amoureuses se mélangent aux intérêts personnels des nombreux personnages, Yuzo, droit dans ses mocassins, étant le seul qui ne poursuit aucun but sinon mener à bien la tâche qui lui a été assignée. Malgré sa loyauté et son désintéressement, ou à cause d’eux, il sera poussé dehors par à peu près tout le monde. Le constat de Masumura sur ses contemporains n’est pas reluisant, tout le monde ne pense qu’à sa situation, seul l’amour inconditionnel de l’infirmière semble trouver grâce à ses yeux. Pourtant il ne force jamais le trait, préférant se concentrer sur le rythme de son récit, diablement efficace. Il réussit tout, les confrontations dans les bureaux, la demandes en mariages sur la plage, les coups de poings dans la gueule ou les aveux par-dessus un bol de ramen. L'œil s’attarde sur un profil en contre-plongée, sur cette manière dynamique de meubler le cadre propre au réalisateur. Je pense sincèrement que ce gars était si doué qu’il semblait pouvoir raconter n’importe quoi. (vu en 2020)