La belle Ayako, son mari et son supposé amant font de l’alpinisme, ils décrochent, Ayako coupe la corde qui retient son mari et celui-ci s’écrase plus bas. Elle est accusée de meurtre. Masumura passe le piège du film de procès aisément, en montant celui-ci avec des flash-backs de l’accident, de la vie d’Ayako depuis la rencontre avec son mari, et des scènes en dehors de la salle de procès. Excellemment mis en scène et joué (Wakao, sublime, je l’ai déjà dit ?), l’histoire dépasse le simple thriller. Ayako a-t-elle tué son mari ? Évidemment, remarque elle n’avait pas beaucoup le choix, et elle a sauvé sa vie et celle du jeune homme. Ce dernier était-il son amant ? Ben non mais il ne va pas tarder à le devenir, c’est écrit depuis le début (l’aurait mieux fait de rester avec sa fiancée, l’Ayako n’est pas une femme à marier). Tueuse, femme fatale, amoureuse, courageuse, victime, encore un rôle de femme ambivalent, entourée de mâles dont le sexe dit fort ne sort pas grandi, c’est sûr. Décidément Masumura est grand, ses films s’inscrivent toujours dans un genre précis, ils n’ont pas la prétention d’être définitifs, mais sont menés d’une main sûre et au-delà de leurs propos, toujours pertinents, ils sont simplement impeccables. De quoi donner envie de tous les voir...