Je ne sais plus quand ni comment j'ai connu Smokey and the Bandit, mais ça date. Et pour une fois, ce ne sont même pas les Simpsons qui m'ont fait connaître ce petit film culte Américain, donc je ne sais vraiment plus.
En tout cas, je savais depuis un moment que Smokey and the Bandit est bien populaire aux USA, j'en ai souvent entendu parler, mais encore une fois sans que je ne me souvienne où. Il y a quand même eu 3 suites, et je crois que The Bandit fait partie des rôles cultes de Burt Reynolds.
Mais sinon, tout ce dont je me souviens à propos de ce film, c'est plus récemment, quand j'ai vu dans la saison 2 de "My name is Earl" Randy et Earl dire que c'est le meilleur film de tous les temps. Ca m'a rappelé que je devais le voir. (d'ailleurs Burt joue un rôle dans cette saison)
Et je m'étais dit que je le verrais avant que Saints row the third ne sorte, quand dans un des trailers, j'ai vu Burt Reynolds avec son chapeau de cowboy. Preuve que ce film est culte aux USA, le jeu y fait spécifiquement référence, puisque Reynolds y conduit une voiture similaire à celle du Bandit.
EDIT : non, je sais, ça doit venir des films de Kevin Smith, qui a fait référence plusieurs fois au "Bandit". Marrant, Jason Lee joue chez Smith et dans Earl...

Pas étonnant que Smokey and the Bandit soit choisi comme film favori par Earl et Randy, car après tout, il s'affiche comme le film de rednecks par excellence, puisque ses héros en sont, sans le moins du monde tomber dans la caricature ni montrer ça comme quelque chose de négatif. Ce n'est même pas dit avec insistance, je pense que c'est juste sous-entendu, quand les personnages, tout de même conscients de ce statut, disent en voyant tout un entrepôt rempli de cartons de bières : "c'est le paradis des rednecks". Et on ne reviendra pas là-dessus par la suite, et tant mieux, je préfère ça plutôt que des personnages principaux attardés qui joueraient du banjo.
Le Bandit est même plus malin qu'il n'y paraît, comme me laisse à penser sa réponse à la provocation classique qui consiste à dire qu'il a peur du défi : "bonne psychologie, pourquoi ne dis-tu pas quelque chose de mal sur ma mère aussi".
On sent quand même bien quelle culture on veut nous présenter.
Le film s'ouvre sur des plans d'un camion qui se met en route, avec une musique country dont les paroles parlent du Bandit comme d'une légende moderne, comparé à d'autres figures de l'Ouest comme Jesse James. (par ailleurs la BO est sympa)
Le Bandit a un chapeau de cowboy en permanence sur la tête, et son ami Cledus est un camionneur. Pas besoin d'en dire plus.

Tout le film est un road movie, dans lequel les héros sont chargés d'aller chercher de la bière et de la ramener illégalement à un type riche. On pourrait se dire que ça risque d'ennuyer, mais non, il y a quelques rebondissements, des situations qui varient, et des plans toujours changeants. Mine de rien, c'est assez compliqué de filmer tout un film avec la plupart du temps des gens qui roulent en voiture, en trouvant régulièrement de quoi varier.
Les personnages s'arrêtent de temps à autre, pour acheter des burgers, passer un coup de fil, ou faire l'amour avec une jeune femme récemment ramassée sur la route alors qu'elle fuyait son mariage.
C'est un peu n'importe quoi vu qu'ils sont censés faire un parcours à travers les USA que personne n'a réussi à faire avant eux dans le délai de 28h qui leur est imposé. En plus ils doivent transporter 400 packs de bière illégalement. On s'imagine que la barre est placée bien haut, alors si en plus ils s'autorisent à s'arrêter plusieurs fois sur la route... et ils prennent leur temps on dirait.
En 28h, ils roulent à fond et ne dorment pas. Enfin j'imagine, mais on ne voit aucune scène de nuit. Et à la fin du film, quand on leur dit "quitte ou double", ils repartent direct, no problemo.
On n'y croit pas, mais c'est comme ça...

Les personnages principaux sont des héros, mais quand même des irresponsables. Après avoir cassé des caisses de bière dans l'entrepôt où ils on récupéré celles à emporter, Cledus est censé laisser un mot, mais laisse tomber.
Et puis, durant tout le film, ils sèment les flics.
Là, je sens que j'ai besoin de m'expliquer et faire la distinction entre Smokey and the Bandit et Intouchables, tant on en a parlé, et tant la première chose que j'évoquais c'était son côté malsain de par le fait que, entre autres choses, l'excès de vitesse est montré comme quelque chose qui rend heureux un handicapé, tout comme se moquer de la police.
Les deux sont, certes, des comédies (enfin ça reste à voir pour le second), mais intouchables relève d'un autre type de comique, un comique de situations et de langage, mais se prend au sérieux avec toute cette séquence de début où les personnages roulent trop vite. La mise en scène, surfaite et voulant péter plus haut que son postérieur, le prouve. Et le film veut tout le temps s'ancrer dans la réalité, faisant accepter tout comme "vrai" avec la mention "inspiré d'une histoire vraie".
Smokey and the Bandit par contre est une comédie qui ne se prend pas au sérieux, et qui ne cherche pas à se placer dans un univers réaliste. C'est d'ailleurs ça qui fait qu'on peut s'amuser sans problèmes de la poursuite entre les héros et la police.
Il y a une scène où la populace est réunie devant un barrage de flics, et voyant le Bandit arriver et prendre un virage pour éviter les poulets, un observateur dit à un shérif "il conduit bien". Ca résume un peu le rapport du spectateur au film, amusé de la façon dont le Bandit et Snowman se moquent de l'autorité, mais sans méchanceté en fin de compte, car le film est dans un esprit de légèreté, hors du réalisme. Un bon exemple de cela est le fait que quand le Bandit défonce un barrage ou envoie des voitures de police dans le décor, personne ne meurt, un peu comme dans The Blues Brothers.
On n'évoque pas non plus d'arrestation, le Bandit se contente d'arriver à destination, qu'il ait les flics à ses trousses ou non, ça n'est même pas une préoccupation des personnages apparemment, contre tout logique.

Le cinéaste a compris qu'il y aurait une complicité qui marcherait entre le spectateur et le Bandit, d'où ce clin d'œil face caméra en début de film, après que le héros ait semé un poulet, ou "smokey" comme il dit en VO.
Ce regard caméra, assez peu académique, pour moi, indique aussi qu'on s'adresse à un grand public là pour s'amuser aussi simplement que possible.
Et c'est vrai que Smokey and the Bandit est un film qui sait se montrer sympathique mais peu fin, cherchant à se destiner à un public le plus ordinaire qui soit.
Les figures de méchants représentées sont caricaturales, le trait étant grossi pour pouvoir amuser n'importe qui. Le shérif Bufford T. Justice (le nom dit tout) est un gros, un idiot, un raciste, dont le fils est un abruti qu'il aime dominer. La meilleure remarque qu'il lui adresse : "ce n'est pas possible que tu viennes de moi ; la première chose que je ferai en rentrant, c'est coller un marron à ta mère".
Il y a un regard ironique sur lui quand, sur fond de musique inquiétante, il a du mal à sortir de sa voiture de service. Le personnage est imposant, oui, mais pas comme on le penserait en premier lieu.
Ils sont moins présents dans le film, mais il y a aussi Big Edos et son fils, habillés pareil, mais à la physionomie presque aussi différente l'un de l'autre que pour Laurel et Hardy.

Evidemment, du même coup, le film cède aussi à des gags faciles voire de bas-étage. Le plus nul étant le fait que tu papier toilette soit accroché aux lunettes du shérif, mais heureusement ce genre de connerie est peu présente par la suite.
Par contre, il y a régulièrement des défauts techniques qui se remarquent, confirmant l'image de divertissement grand public qui ne cherche pas à être trop perfectionné.
On remarque un passage en accéléré pour faire croire que la voiture roule plus vite, un faux-raccord entre un cascadeur à lunettes et un acteur sans, un manque de logique dans le fait que le Bandit ait visiblement quelque chose lui servant de tremplin sur un pont en travaux (le véhicule décolle, et pas qu'un peu) alors que le sol semble tout à fait plat pour les policiers qui le suivent, et enfin des rajouts en post-prod de répliques lors de scènes de conduite où d'accident où l'on ne voie pas les bouches des acteurs. Les répliques rajoutées ne sont pas tellement drôles, mais je suppose que c'est surtout pour éviter qu'il y ait un vide sur la piste sonore, et éviter que le rythme ne paraisse brisé.
Et le film s'essaye aussi dans le "moment émotion", c'est une intention que l'on perçoit terriblement dans la scène où Bandit quitte Carrie (jouée par la maman de Forrest Gump !) dans un "choke 'n' puke", mais on ne ressent rien pour eux, et on ne peut pas ; comme si une relation forte avait pu s'établir entre eux en cours de route.
Le Bandit se tourne souvent -trop- vers elle quand il conduit, surtout à 175km/h, mais quand même...

Film sympathique malgré tout, comme je le disais, et surtout sans prétention.
Quand je le vois, je vois un petit film fait pour divertir un certain temps dans les 70's, et dont on ne s'attendait sûrement pas à ce qu'il devienne si populaire.
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le 16 janv. 2012

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Wykydtron IV

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