Je nourrissais des attentes conséquentes au sujet de ce film, cinéma US des années 1970, duo de choc Peter Fonda / Warren Oates, trame scénaristique laissant émerger la thématique du satanisme sur fond de road movie en camping-car... Mais en réalité "Race With the Devil" est plus proche du navet d'action qu'autre chose, malheureusement, et c'est assez triste de voir ces deux acteurs embarqués dans pareille virée. C'est un film qui transpire le remplissage de toutes parts, chaque scène insignifiante semble élargie à l'extrême gratuitement, pour au-delà de ces aspects formels déboucher sur une coquille essentiellement vide.


L'introduction déjà. Très étrange, ce choix de se concentrer pendant aussi longtemps sur une course de moto, tout ça pour justifier le fait qu'il y aura deux motos à l'arrière du RV dans lequel s'embarqueront plus tard les deux amis avec leurs femmes (qui n'existent quasiment pas, la faute à une écriture ratée et une interprétation pour le moins approximative), ainsi qu'une seconde séquence inutile où les deux s’amusent dans la nature avec leur meule. Pas passionnant.


Et puis d'un coup survient la péripétie matricielle, les deux compères se promènent à la nuit tombée, un peu alcoolisés dans la cambrousse, et tombent nez-à-nez ou presque avec un rite satanique en bonne et due forme, feu de camp, chants païens, gourou, filles à poil, et sacrifice humain pour couronner le tout. C'est le début des emmerdes, car ils se font gauler, point de départ d'une chasse à l'homme qui durera jusqu'à la fin. On est dans la cadre étriqué du film vaguement horrifique dans lequel toute la communauté locale semble liguée contre les protagonistes, ce qui se matérialise ici par les flics qui n'en ont rien à secouer de leur témoignage et des chiens empalés sur les arbres, par des téléphones qui ne fonctionnent nulle-part, et par une sensation floue de menace grandissante sur les routes de la région d'Amarillo.


Sans doute qu'avec un scénario moins idiot, un tel degré de bisserie serait passé agréablement. Le manque de moyens et les approximations peuvent déboucher sur des sentiments parfois opposés... Ici, la relation d'amitié entre Oates et Fonda est inconséquente, le portrait de l'Amérique rurale est très léger, le contexte satanique trop peu exploité, et voir Fonda décharger son fusil à pompe sur des rednecks diaboliques ne m'émeut pas plus que ça.

Morrinson
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le 11 oct. 2023

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