Cousin
7
Cousin

Court-métrage d'animation de Adam Elliot (1999)

On dit qu'un auteur ne fait toujours que raconter la même histoire. C'est souvent vrai. Le tout, pour l'auteur, est de réussir à raconter cette même histoire d'une manière différente, ou à creuser certains sous-thèmes. Je m'aperçois que Adam Elliot est incapable de se renouveler. Bon en même temps, je fais sa filmographie à l'envers et je peux bien comprendre qu'il ait eu envie de mettre dans son long métrage tout ce qu'il avait construit jusque là... n'empêche que cette filmographie n'est franchement pas passionnante parce que justement, l'auteur ne change jamais rien à sa manière de raconter.


Ainsi donc, on retrouve son amour inconditionné pour le personnage handicapé à la fois mentalement et physiquement. C'est triste, mais on en retire du bonheur. Quoique moins que dans "Mary and Max" et dans "Harvey Krumpet". Ensuite, il se passionne des petits faits. C'est un peu ça que je voulais découvrir en regardant ses premiers courts métrages sortis avant "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain" : est-ce qu'il prenait déjà autant de plaisir à accumuler les petites anecdotes digressives. Et bien oui. Donc il n'a pas été influencé par Jeunet. Mais le traitement est moins épileptique, moins propice aux petites joies, donc je maintiens que le film a dû fortement l'influencer pour le reste de sa carrière. Pour en revenir à "Cousin", on ne s'ennuie pas vraiment, encore heureux vu la longueur du film, mais on ne se passionne pas non plus... le fait est, rien n'est approfondi, on accumule les anecdotes sans réelle ingéniosité.


Pire, la mise en scène est ultra redondante. J'ai beau adorer la technique du stop motion, ça ne suffit pas à faire un film, il faut aussi savoir quoi montrer surtout par rapport à une voix off qui raconte tout. Et quand le réalisateur illustre ses mots, c'est sans surprise ou presque pas : il ne parvient pas à décoller de ce qui est dit, il ne fait que surligner les mots. IL aurait été tellement plus intéressant de chercher la complémentarité ou bien de pousser plus loin le souci du détail, montrer des choses qu'on ne dit pas. Mais non.


Et puis, l'histoire se termine de manière très facile, sans qu'aucun enjeu n'ait été développé. C'est pauvre. Mais c'est court. Et ça reste joli à regarder. Donc ça passe. Donc c'est plus supportable que "Mary and Max".


Bref, Adam Elliot me paraît de plus en plus inintéressant, malgré tout, je vais essayer de trouver ses autres courts.

Fatpooper
5
Écrit par

Créée

le 28 mars 2016

Critique lue 312 fois

1 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 312 fois

1

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

121 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

108 j'aime

55