Le pitch de départ est intéressant, mais Eva Green en psychopathe lesbienne est mal exploitée, manque de profondeur et nous n'y croyons pas une minute. Les personnalités des gamines sont peu marquées, on sait peu de choses sur elles, l'atmosphère reste vague sur leur passé. Ce serait cool si seulement ce n'était pas vague dans tout le film aussi.
Les relations entre les pensionnaires sont aussi assez superficielles dans le traitement. Quelques indices fournis ça et là permettent de savoir que Fuzzy aime bien Fiamma , mais c'est du pareil au même.
Il y a plein d'incohérences, c'est censé être un pensionnat strict et les filles réussissent à se fournir du maquillage, à braquer la cuisine et sûrement la boutique de farces et attrapes pour se faire une fiesta en plein milieu de la nuit. Eva Green est habillée avec les meilleures tenues des années 30, elle a une manière d'enseigner visiblement non orthodoxe dans une école religieuse, difficile à croire aussi. Les gamines changent d'avis comme de chemise, comme si elles étaient incapables de penser par elles-mêmes. La scène de la poursuite, qui s'achève sur l'arrivée d'un château en ruines, est tout simplement caricaturale. Les filles apparaissent comme des espèces de malfrat prêtes à en découdre, pour en fait, on ne sait pas trop quoi au final.
La tension n'est pas vraiment palpable tout au long du film, alors qu'Eva Green est sacrément frappée et que le final indique qu'il aurait fallu faire monter la pression au fur et à mesure. Ce n'est pas le cas, mauvaise construction à ce niveau-là.
Bref, il s'agit d'un patchwork effiloché où il est difficile de comprendre les motivations de chacun. Tout se fond dans un flou , une ambiance un peu mystique à laquelle il est difficile d'accrocher malgré les paysages et les musiques, qui semblent tomber un peu comme un cheveu sur la soupe du coup. Ça part dans tous les sens et ça en devient ridicule et ennuyeux au bout d'un moment. Tout ça pour ça.