Crash arrive de façon inattendue et même iconoclaste dans la filmographie de David Cronenberg en 1996. Le cinéaste canadien est alors un des meilleurs réalisateurs de film fantastique et d'horreur, mais ce Crash ne fait pas partie de ces deux genres ... enfin du moins à première vue. Par contre le style, tant visuel que narratif et thématiques reste bien dans la lignée du cinéma de Cronenberg notamment par son goût pour la fusion entre l'Humain et la Machine (ici les automobiles). On peut dire qu'il s'agit d'un film érotique même si aucun plan (ou gros-plan) pornographique ne surgissent au milieu des nombreuses scènes de sexe qui émaillent ce récit tout de même compliqué à avaler. Le scénario nous raconte les dérives sexuelles d'un réalisateur en quête de nouveaux fantasmes suite à un accident de la circulation, il va plonger dans le monde de plaisir malsain mêlant souffrance physique et sexualité, une sorte de sado-masochisme lié à la tôle froissée et la peur de mourir sur la route. L'imagerie de ce film est limité selon moi, faisant très "téléfilm" par sa photo, même si l'on sent dans la mise en scène de l'ambition en particulier dans les scènes de sexe très sensuelles et repoussantes à la fois.