May be the next time...

Il était une fois, dans le royaume de France, un jeune freluquet répondant au doux nom de Kenshin.
Pour ses vingts ans, Kenshin demanda à sa mère un abonnement à internet via la meilleure technologie de l'époque alors accessible au commun des mortels : l'Adsl (en 512k). Et oui mon petit, Kenshin n'avait pas besoin de choisir entre appeler ou surfer sur internet. Le 56k, c'était pour les pionniers, les archéologues.
Non mon p'tit père il n'était point question de télé par internet en ce temps là.
En ce temps là le forum était roi. Il y avait aussi caramail.
Mais ce qui nous intéresse ici, c'est les forums.
Au départ, Kenshin avait choisi un pseudo moins judicieux, il s'était rebaptisé Wakko. Parce que c'était son personnage préféré des Animaniaks.
Sauf que trainer sur des forums hip hop en s'appelant Wakko c'était pas super fun.
Il changea d'identité nétique plus facilement qu'on falsifie un passeport Et il écuma les forums.
Les années passèrent et presque partout il traina sa carcasse sous le pseudonyme actuel. Il fréquenta même un forum photo où un jour un membre demanda dans une section consacrée au sexe, bah oui Kenshin a toujours été Kenshin, si des gens aimait le contact du métal froid pendant leur rapport et il cita Crash, disant que ce film lui avait plu sous bien des aspects et qu'il aimait beaucoup le contact de son fauteuil roulant...

Tout ça pour te situer comment un jour, j'ai appris l'existence de ce film.
Il était aussi question de James Spadder et il est fort possible qu'à l'époque j'ai aussi commencé à regarder Boston Legal.
Je m'étais dis que cet acteur, qui s'était montré si touchant en interprétant un Alan Shore troublé par le retour d'une ancienne maitresse, pouvait donner quelque chose de bon dans un film traitant de penchants sexuels atypiques.
La secrétaire vint plus tard confirmer qu'il fallait que je vois Crash.

Alors oui, c'est certain, je tourne toujours longtemps autour des films que je dois, que je veux, voir, pour la bonne et simple raison que leur aura me maintient éloigné d'eux comme trop impressionné par le potentiel d'adhésion que je pourrais éprouver.

Crash est froid comme le métal, oui. Comme celui de l'avion sur lequel se penche Catherine Ballard, comme ces taules froissées qui font soudain de nouveau orifices. À effleurer...
Froid comme la mort qui te fauche au détour d'un virage, dans une rencontre frontale. Dans un rentre dedans fatal.
Et dans ce froid, un couple dont la relation se rafraichi, et qui trouve le piment pour booster leur libido vers des terrains jamais arpentés jusqu'alors.
Des relations sexuelles où les dominants peuvent devenir les dominés selon des rapports de force changeants.
L'orgasme comme une dernière décharge nerveuse et puis plus rien.
L'orgasme nécessitant de franchir sans cesse de nouvelles limites jusqu'à frôler la mort. Jusqu'à reproduire ce premier contact avec un dominant, plus tard dominé...

David, j'espère bien te croiser plusieurs fois cette année.

xoxo