The Untold Story
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le 31 janv. 2022
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Vous vous demandez peut-être (ou pas) pourquoi cet article a deux titres, trois années, mais un seul réalisateur. Eh bien c’est tout simplement parce que ce film, c’est un bon gros bordel, au point que sur la toile, les bases de données de films et les sites spécialisés sur le cinéma asiatique qui en parlent ne sont pas réellement d’accord. De plus, pendant longtemps, il n’était d’ailleurs même pas référencé et pour beaucoup ce Kung Fu Cockfighter n’était qu’une légende, un titre inventé pour faire marrer l’amateur de film d’arts martiaux. Et puis au début dans la première moitié des années 2000, des extraits vidéos sous ce nom sont apparus sur la toile, laissant à penser que, effectivement, ce film existait vraiment. Puis en l’an de grâce 2007, le film dans son entièreté a fait son apparition, tel le messie pour les amateurs de bisserie, sur un site de téléchargement illégal. Mais le film n’étant sorti qu’en VHS il y a de cela de nombreuses années, il n’y avait plus aucun autre moyen de se le procurer. Mais tout ça ne nous dit pas pourquoi l’article a deux titres, trois années, un seul réalisateur. J’y viens, j’y viens…
Au départ, je me suis regardé Crazy Emperor, estampillé 1993 au niveau de l’année, car peu de temps s’offrait devant moi et le film durait 1h06. Je me suis retrouvé devant un Cat III érotique en costume, avec quelques combats et des éléments fantastique tels qu’un fantôme et un peu de magie noire. Mais nous parlerons du film un peu plus bas. Dès la première scène de sexe, on a cette impression que ce n’est pas simulé, mais on reste dans quelque chose de soft, à la façon de feu le téléfilm érotique du dimanche soir sur M6. Et puis cette impression perdure, alors on commence à analyser comment le film est monté, à quel moment se font les coupes pour passer au plan suivant et, oui, c’est bizarre. Quand on réfléchit à la durée extrêmement courte de la bobine, on a vraiment l’impression qu’il s’agit au départ d’un vrai film pornographique qui aurait été coupé, remanié, pour en faire une version montrable, certes interdite au moins de 18 ans, mais au moins apte à sortir étant donné que la pornographie était bannie à Hong Kong. Autre chose très étrange, nous avions la date de 1993 (sur IMDB par exemple), mais le film semble clairement beaucoup plus ancien, et pas que à cause de la qualité vidéo désastreuse, un RIP de VHS pour rappel. C’est là que l’investigateur prend le relais et que, aidé de Google, j’essaie de comprendre ce qu’il en est réellement. C’est là qu’après quelques clics ressort le titre Kung Fu Cockfighter, une bobine pornographique en costume qui daterait de 1976 et dont Crazy Emperor serait effectivement une version expurgée de tous ses plans hard afin que le film ne ressemble plus qu’à un film érotique. D’une durée de 1h23 pour Kung Fu Cockfighter, on passe à 1h06 pour Crazy Emperor. Mais nouvelle contradiction lorsque j’atterris sur HKMDB qui classe crazy Emperor en 1985, avec pour titre alternatif Kung Fu Cockfighter et également Rotten Lamas. Difficile donc de réellement savoir ce qu’il en est, même si cette date de 1985 semble être la plus plausible. Bien entendu, il a fallu que je me procure cette version non censurée, en tant que grand amateur de bisserie, afin de voir ce qu’il en était réellement. Et bien que ce soit l’une ou l’autre de ces versions, c’est tout aussi lamentablement mauvais.
Le scénario ne va être prétexte qu’à amener le seigneur à faire des galipettes avec tout un tas de demoiselles dénudées. Premier constat, à aucun moment ces scènes de sexe, aussi bien dans la version soft que dans la version hard, ne sont un minimum excitantes. La photographie est dégueulasse, pas aidée par la qualité d’image extrêmement médiocre et par des cadrages pas réellement au point. On est ici dans du vieux porno, fait à la va-vite, avec de belles touffes bien… touffues, gros plans à l’appui. On ne rentrera pas dans le détail des différentes positions et autres pratiques présentes dans le film, on est dans du porno classique. Heureusement, les scènes de sexe, bien qu’assez nombreuses, sont courtes car elles ne combleront même pas ceux venus s’asticoter le manche devant du vintage porn. L’amateur de bisserie pourra y trouver par contre parfois son compte, avec un moine qui fait la toupie sur son sexe en érection (suggéré), un personnage qui casse des gros cailloux avec son entrejambe, et même une foufoune lumineuse. Mais au final, c’est bien maigre tout ça. Pour les amateurs d’arts martiaux, là aussi c’est la cata. Il y a quelques combats, mais ils semblent exécutés par des acteurs qui ne pratiquent pas réellement, ils sont filmés par des techniciens qui n’ont pas l’habitude de filmer des combats, et le résultat n’est sincèrement pas bon, en plus d’être vite expédié. Les amateurs de fantastique de magie noire ne seront guère plus gâtés avec des effets spéciaux cheaps au possible, et une histoire de fantôme dont on se fiche éperdument. L’ensemble est joué par des acteurs de troisième zone, ayant soit une filmographie cataclysmique (Kao Wen-Song), soit une filmographie se composant uniquement de ce film (Jiang Lin-Lin, Che Yun-Yung, …). Certains semblent même avoir eu honte de participer à cette mascarade et ne sont même pas crédités au générique. Seule tête connue, Ma Chiang, 191 films à son actif, toujours dans des micro-rôles mais que les amateurs de ciné HK pourront aisément reconnaitre. La catastrophe est totale, d’autant plus que les longues scènes de parlotte sont inintéressantes, et le résultat est certes parfois improbable et inattendu, mais il emmerde royalement plus qu’il n’amuse.
Crazy Emperor (version courte soft), a.k.a. Kung Fu Cockfighter (version longue hard) est une bonne grosse purge qui pourra titiller la curiosité des amateurs de bisseries mais qui leur fera perdre 1h06/1h23 de leur temps. A la poubelle.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-crazy-emperor-kung-fu-cockfighter-de-mak-heung-wing-1976-1985-1993/
Créée
le 20 oct. 2022
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