Gifles, mandales et bigoudis

Vous êtes las des films français, ces glorioles sans saveur mais avec des "people" dedans ? Alors, je vous recommande cette pépite d’un exotisme ébouriffant : « Crazy Kung-Fu », film écrit et réalisé par Stephen Chow. Un ovni apparu en 2004, dont voici le pitch non officiel :

Shanghai 1930. Une brochette de villageois à l’allure minable squattérise une barre d’immeuble dont même les habitants de Draveil, en Seine-Saint-Denis, ne voudraient pour leurs pires ennemis. L’ordre règne dans cette sympathique communauté, sous la férule de madame bigoudi, un tendron défraîchi qui fume des Boyard papier maïs. Du jour au lendemain, une mafia d'un genre particulièrement lugubre débarque. C’est tellement bien fait qu’on voit tout de suite que ce sont eux les méchants ; très vite, on désire que ces psychorigides répondant au nom de "Gang de la Hache" mordent la poussière. Sans que le spectateur ne saisisse jamais leur motivation, ces fumiers décident d’attaquer la brave communauté dont je parlais plus haut. Les échauffourées se multiplient. Gentiment d’abord : à coups de pied, de poings et de planches à clous. Mais très vite, l’écran se remplit de bonhommes énervés qui tapent sur tout ce qui bouge. La tension dramatique, squelette indissociable de toute dramaturgie aristotélicienne, atteint bientôt son paroxysme. C’est alors un feu d’artifice pour l’amateur de cinéma ; les montagnes russes pour l’amoureux de sensations fortes ; la fête des yeux pour tout un chacun. En effet, tous les protagonistes de cette pantalonnade, les hommes comme les femmes, se révèlent être de redoutables maîtres en arts martiaux. Les voilà qui rivalisent d’originalité dans l’art d’envoyer leur prochain ad patres. Ne comptez pas sur moi pour divulgâcher la résolution de ce chef-d’œuvre Hongkongais, mais la fin vaut son pesant de cacahuètes. Les effets spéciaux ont certes pris un petit coup de vieux, comme nous tous, mais l’imagination avec laquelle on se trucide, ici, impose le respect.