L' art du Kung fou rire selon Stephen Chow

Dès sa découverte, ce film fut un pur bonheur. Après 2 visionnages supplémentaires, il est encore monté dans mon estime pour se faire une place tranquille dans le groupe restreint de mes films cultes. Déjà le propos, réaliser un film comique à gros budget, cette niche qui se restreint malheureusement de plus en plus ; Car évidemment il est plus compliqué de faire rire que de faire pleurer.. ou même faire voyager en orbite dans l'espace. Ce paris ambitieux est gagné tant du point de vue de la mise en scène que de l'esthétisme, et surtout accompli tant ce film est rigolo. C'est un « humour à l'ancienne », simple, sans quenelles, mais avec tout plein d'excellentes grosses saucisses. Des saucisses qu'on appréciera aussi bien à 10 ans qu'à 100 ; Vous aurez donc le bon rôle à faire plaisir à vos enfants en leur proposant cette histoire... Stephen Chow nous livre un film très abouti du point de vue esthétique et à plusieurs niveaux de lecture, comprenant entre autre une critique efficace de la violence. Cette violence qui est utilisé, magnifiée, mais qui est pour une fois largement ridiculisée. On ne fait pas ici la connaissances d'acteurs et de personnages uniques mais ou on a le plaisir de retrouver les traits de caractères de personnages de légende. Comme ce couple homo qui nous fait irrémédiablement penser aux tartinages de biscottes selon Jean Poiré. Comme ce héros, ce va nu pieds presque clochard qui tient tout autant du grand Charlot (celui de Chaplin on est bien d'accord) que du grand Bruce Lee. Comme ce pote trop gros et super gland qui tient tout autant du Hardi de mon grand-père, du héros de l'autobus impérial de mon enfance que du Con qu'a été M. Jacques Villeret. Comme Leung Siu Lung qui a pour rôle « la bête », ce surhomme indestructible qui serait un mix version comique du T 1000 de Terminator et du Mickey Rourke alias Marv l'indestructible de Sin city. Comme cette matrone à clope, l'incarnation féminine d'un JP Bacri réveillé de mauvais poil ou d'un Jean Yanne en colère... etc..
Oui, Stephen chow est également fidèle aux "Wu Xia Pian" qui ont fait la légende du grand studio chinois Shawn Brothers . En effet, il remet sur l'ouvrage la tâche compliquée mais o combien vénérable qui consiste à tourner en dérision les arts martiaux et la violence, à y meler une romance sucrée entre le héros et sa dulcinée, et parvenir à tout cela en conservant le ton de l'humour. Et j'aime. Sans avoir besoin d'être américain pour comprendre un « humour typique ». Sans regrêter que l'équipe de traduction n'ai pas cru nécessaire de les tester auprès du public français ; Sans avoir besoin d'être étudiant pour apprécier certaines vannes potaches un peu lourdingues ; Sans vouloir devenir plus crétin que ce que je suis réellement pour être en mesure de passer du simple sourire à la vrai rigolade...

Je suis devant Crazy kung-fu, et je me prend à rêver d'un monde plus heureux... Un monde ou tous sont un peu plus fous, un peu plus cons aussi c'est bien vrai. Mais un monde ou on ne s'ennuie pas une seconde, plus sympa et beaucoup plus drôle. Bref un monde totalement « crazy kung-fu ».
Merci Stephen Chow. Bravo aux acteurs et à l'équipe : Dong Zhi Hua, Wah Yuen, Leung Siu Lung, Tsang Kan-cheung, Chiu Chi Ling, Chan Kwok Kwan, Chan Man-keung, Raymond Wong, Poon Hang-sang  Angie Lam, Chui Po-chu, Jeffrey Lau, Bill Borden,  David Hung, Wang Zhonglei, Sammo Hung  et Zhao Hai-cheng (! :D)
Mais la suite bordel !  c'est pour aujourd'hui ou pour demain !?